mercenaire /5
dimanche 24 juillet 2016, par
La nuit me cherche. Je suis le vase à épouser vos contours.
De quoi d’autre pourrait-il être question, la nuit est une onde. Il n’y a pour cette encre que la forme qu’elle envahit.
Mais le fleuve de mes enfants morts s’écoule. La main dedans n’en retient rien. On dirait un buisson dressé qui demeure tandis que je ne cesse de fuir, jamais arrêtée et butant, sans cesse, à ce fétu de lumière.
Des algues rouges lèchent les souches- des algues et des ondes, ensemble-comme si tu allais ouvrir soudain la bouche et qu’à la suite de ta nuée prophète des alevins d’homme allaient jaillir.
Nous le savons, des fluides s’amalgament parfois et l’on voit naître.
Il y eut des enfants ; maintenant ne remontent de nous que des fous. Des cyclopes à courte vue, et des défigurés couverts de dents et de poignards. Jamais l’eau n’a remué autant de monstres.
Et je me sens souillée de mettre bas des ogres.