Journal poétique / www.jouyanna.ch

VASES COMMUNICANTS

C.SELAC

vendredi 6 décembre 2013, par Anna Jouy

décembre. ce vendredi premier du mois.

le projet Vases communicants dû à l’initiative de FBon http://www.tierslivre.net/spip/et Scriptopolis, http://www.scriptopolis.fr/ est toujours debout,
projet énergisé sans cesse par de nouveaux capteurs de mots. faire tourner les dynamos, faire barrage sur le blog aux flux, aux fluides neufs et transformer tout ça en lumière, en chaleur.

pour produire cet éclat, ce rayonnement sur les surfaces sélectives, ce mois au soleil rare, j’arque un instant ma rivière et laisse monter le courant. c’est Christopher Selac qui sera la nouvelle génératrice de ce Vasesco.
(voir la liste des participants ici http://rendezvousdesvases.blogspot.fr/

personnage multidoué, polysémique, pluriforme, Selac c’est un scientifique qui entre dans la littérature par ce que le Fleuve Noir charrie de secousses et d’électricités.

pour ce projet, nous sommes tombés d’accord pour turbiner à partir d’une photo.
et les résultats sont bien tels que nous sommes
lui chez moi et moi chez lui http://christopherselac.com/?p=1064

profitez-en pour découvrir sa biographie et ses ouvrages.


Vase de décembre

Faux airs

La photo aurait pu être prise aux Philippines, après le passage du supertyphon Haiyan, du

côté de Tacloban. Elle aurait pu…

Après tout, la toiture en lambeaux, le sol jonché de débris, dans ce qui aurait pu être un

ancien palais, monument hérité de la colonisation espagnole… Elle aurait pu…

Il y aurait eu, sous les planches de bois jetées par le tumulte, parmi les morceaux de

verre, un pied, une main qui dépassent. Il y aurait eu des rescapés, petits et grands,

hagards dans leurs vêtements maculés de boue, de poussière, de fatigue, à la recherche

de survivants, d’effets personnels, de tout moyen de subsistance.

La photo aurait pu être prise par un journaliste, dépêché spécialement pour couvrir le

désastre, par une humanitaire, venue sauver ce qu’il reste à sauver, venue aider ceux qu’il

reste à aider, en se demandant par qui, par où, par quoi commencer. Elle aurait pu…

Mais la photo n’a pas été prise aux Philippines, loin de là. Elle n’a pas été prise après le

passage du supertyphon Haiyan, ni du côté de Tacloban. Loin de là… Seuls le temps qui

passe, bien plus que le temps qu’il fait, l’indifférence, l’abandon ont eu raison du lieu. Un

lieu parmi d’autres, un lieu comme il y en a tant à côté de chez nous, à nos portes, dans

nos villes, au creux de nos campagnes…

Tant d’endroits où le lieu en ruines n’entraîne pas désespoir, mais jeu, aventures,

projection dans l’imaginaire, transgression, transition, trafic aussi. L’un est survivance d’un

passé glorieux qui lentement s’étiole, l’autre est urgence et survie.

Les ruines d’Anvers n’ont avec celles de Tacloban de commun que l’état présent. Les

unes meurent d’indifférence. Les autres ne devront pas.


Au moment de choisir notre thème de travail, avec Anna, nous avions retenu cette photo.

Quelques jours plus tard, Haiyan lançait ses vents à plus de 300 km/h à l’assaut des

Philippines. Et après son passage, d’autres images, des points communs.

Aujourd’hui, presque un mois après, en France au moins, rares sont ceux qui encore

parlent de Tacloban, de ses survivants, de l’aide humanitaire dont ils ont besoin. De

nombreuses organisations appellent encore au don, et notamment l’Unicef. Ne les oubliez pas.


images
http://www.mb.com.ph/wp-content/uploads/2013/11/5111.jpg

The Chambre du Commerce in Antwep, Belgium pic.twitter.com/t4bpX6BiAx

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