Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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Quand la mort a ouvert pour moi son pardessus...
11 avril 2019
Quand la mort a ouvert pour moi son pardessus d’exhibitionniste, j’ai vu qu’elle était couverte de mots, des escarres, des cals et de la lèpre Elle a dit je suis telle que tu m’as faite et telle que tu m’auras. D’autres ont choisi de faire de moi des mystères, l’arcane suprême. D’autres de m’ignorer. Ils ne voient rien de la peau qui est tienne, rien du secret non plus. La mort a dit que je l’avais blessée et rendue malade Mort chienne, mort (...) -
Le chat s’endort sur mes genoux, son âme gamine...
31 janvier 2019
Le chat s’endort sur mes genoux, une âme gamine enroulée à mon chemin Fœtus d’innocence Il regarde les anges transparents de mes rêves s’accrocher aux fenêtres et mes doigts peignant leurs chevelures Lui respire, crécelle lente. Il cherche ma main dure pour y appuyer son sommeil. J’enfante d’un animal, lui seul sait me taire à merveille -
Je sens frissonner dans le pelage du chat un...
23 janvier 2019
Je sens frissonner dans le pelage du chat un braille...de plaisir Comme un stylet silencieux toquant à ma main Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde à la sienne Prisonnière domestique et puis nouveau tambour de l’autre côté de nos peaux Je poursuis, Je ronronne plus loin Des ronds d’univers Quelle main me caresse ? -
J’étais assise dans la robe de circonstance :...
19 janvier 2019
J’étais assise dans la robe de circonstance : la fenêtre m’accordait à la nuit Il prit la fourche et planta ses dents dans mon sourire Je saignai le vin amer du repas Tandis qu’il dépeçait à coups de langue l’amour à ma table Coprophage sagouin d’égout Je regardais mon image se couvrir des mots du vitrier de l’ignoble C’est fou , ce désastre parlé qui défait les visages La nuit me (...) -
Et je cherche parmi les mots ces crochets....
5 janvier 2019
Et je cherche parmi les mots ces crochets. Qui se fichent dans le temps, le retiennent en le perçant, juste sous la langue. Des mailles de fer entre les souvenirs, entre les phrases avec dedans un venin acide et pugnace qui fait soudure. Ces petits mots sortis des boîtes à ouvrage, imperdables, épingles, pressions... Sans doute, alors, enfin, et encore... Enwagonner le langage, puisque les heures ne cessent de happer d’autres heures, (...) -
sapin
18 décembre 2018
J’ai vu l’arbre malheureux, mouvante pagode Sur l’échine des voyages. Sur la bosse qui ralentit le jour, Cette maison en jupe d’épines, la poste des lumières. Haut, dans le toboggan vert, faire front, vigie des pas grands-choses Que ce toit de branches qui veille à la frontière de l’invisible. Plus avant, de l’autre côté, l’horizon pour lui seul ouvre sa (...) -
écrire court. pourquoi pas. suivre exactement...
11 décembre 2018
écrire court. pourquoi pas. suivre exactement la contenance du poumon, une respiration, rien de plus, une longue prise d'air, une lente expiration sur la feuille. Ce que j'appelle la page d'écriture qui est l'exercice précis de ma capacité respiratoire. écrire sur la courte distance, écrire un cent mètres, rien de plus. bolide ou escargot, 100 mètres rien de plus peut-être essayer un jour le 200 ou le 400 mètres avec des haies mais je sais (...) -
nouveau carnet.cahier. propice à ouvrir un...
8 décembre 2018
nouveau carnet propice à ouvrir un nouveau projet, une phase, une route nouvelle. la marche assise du cahier en fait : une autre définition de l'écriture, un voyage sans trajet. les pages ici, nouvelles, blanches qui contiennent déjà, bien à l'avance de mon bruit, la parole qui s'y déposera. une épopée un simple bâillement. que sais-je ? le cahier le sait lui bien avant moi. le bruit du bec de la plume traverse son épaisseur, une onde, une (...) -
pourquoi ne suis-je pas engagée ? pourquoi ne...
4 décembre 2018
pourquoi ne suis-je pas engagée ? pourquoi ne suis-je pas en train de crier, de clamer, de vomir ce monde, ses injustices ? existe-t-il sincèrement des poètes qui auraient leurs racines dans des sols sans pierres, sous des climats sans aiguilles, des temps sans sursis ? pauvre, solitaire, on le dit venir de l'aridité de sa naissance. la mienne est éclose dans un bac de géraniums, un matin, 9h20, une semence commune. je n'ai ensuite que (...) -
Je vais louer une branche, quelque chose de...
30 novembre 2018
Je vais louer une branche, quelque chose de l’arbre où suspendre mes feuilles Sortie d’un tronc aux seins magiciens, cassée entre le ciel et le sol Une branche de famille huante, où se sont pendus déjà d’autres hiboux, d’autres épaules, d’autres serres J’ai besoin de tenir mon regard au-delà, dans les strapontins spéculaires Un saule d’argent, un érable. Louer n’est pas posséder Et me tenir au seuil de (...)