Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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Essaie ta mémoire, revêts-la parfois, je t’en...
22 novembre 2018
Essaie ta mémoire, revêts-la parfois, je t’en prie. Un jour ce ne sera qu’une robe trop étroite. Tu ne sauras plus la forme de mon corps et tout sera perdu. Entre tes mains, j’ai l’épaisseur tragique des souvenirs. Et désormais vieilles écorces elles se joignent sans ma sève. Souvent je vais dans le même pays, dans les ruses des arbres de ta maison. Comme tu ne me penses plus, même les songes te tiennent à distance. J’ai pris l’habitude du (...) -
Il fait si froid ensemble, l’écueil...
10 novembre 2018
Jamais il n'a fait si froid ensemble, l’écueil gèle debout, le ciel de poudre lève la guerre et nous glace. Nous avons disloqué le corps et la voix. La chair crie dans des urnes catacombes, l’esprit siffle. C’est de l’azote sur nos mains, des banquises œuvrant au fil des veines. Mais on tresse des épouvantails chasseurs de givre. Je ne suis pas encore au monde, oubliée dans le sperme des marmites glaciaires. Tu débutes ta carrière dans les (...) -
quelle heure est-il ? ce que j’entends...
27 octobre 2018
quelle heure est-il ? ce que j'entends traverse les mers, ce que je vois ouvre de grandes bouches, ce que je touche me touche plus encore. le temps, c'est du bruit qui voyage j'attends sur le quai la bielle au cœur, attachée d'infortune et d'anciennes malles. j'attends à l'embouchure du vent, à la corde invisible qui tremble de chevaucher l'onde à venir c'est heure des manèges qui tournent d’une dune à une autre tressant des boucles (...) -
Dans ma maison entre le froid. Par les...
21 octobre 2018
Dans ma maison, le froid. Par les palissades, par les claires-voies, par la porte aussi qui ne se ferme plus. Je n’accuse pas le temps d’être glacé. Il me ramène à la vive transparence des choses, la minceur du verre entre nous. Et j’ai la céleste fatigue des amateurs de grand air. J’entends un véhicule. Je l’imagine se garer sous mon balcon, en sortir des fantômes, les restes des anciens dimanches. Aucune porte ne claque. Ce n’était qu’un (...) -
Être heureux, qu’importe. Ce n’est pas une quête...
13 octobre 2018
Être heureux, qu’importe. Ce n’est pas une quête digne des yeux. Superflu, comme on prend la pilule par crainte de mourir. Une meurtrière où pencher sa tête. Le vide, derrière, guillotine. Parfois souffrir est une muraille vive. Parfois la nuit, une nuance de mort à mettre à ses paupières. J’entaille l’air que je respire, je me coupe au fil du temps. La souffrance tient pour moi la torche des vigies. Elle cherche, au-delà, au travers, dans (...) -
je dors pliée, petit avion de papier dans le...
29 septembre 2018
je dors pliée, petit avion de papier dans le tourbillon. la nuit coule au siphon des nuages je m'égare d'un sol qui défaille à un ciel de plomb je dors en volutes, je tombe une toupie de givre raidissant les couleurs le rêve gesticule, brasse l'air il essaie de renverser la chute mais ce que c'est que la mort d'une feuille... -
Je suis invitée à franchir le seuil, je ne...
22 septembre 2018
Je suis invitée à franchir le seuil, je ne l’imagine même pas, de pierre, de sable, de corail ou de vagues plastiques. Il faut regarder désormais la frontière de son pas, choisir sa pointure. Il se peut qu’on franchisse des territoires clandestins et que couchant une ombre, on se lève boule de feu à l’aurore de l’ailleurs. Je suis conviée depuis belles cartes à la porte des fables. J’ai le cœur agité et l’arbre sans feuilles. Je tiens ma lampe, (...) -
tous les matins, quelqu’un vient colmater mes...
13 septembre 2018
tous les matins, quelqu’un vient colmater mes fosses de je t’aime le grand blizzard qui me traverse passe son chemin les tacons tendres rapiècent l’effritement du temps, chaque jour, ma maison de tremble et d’orages prend des forces à la miette du mot mes fissures, le tronc creux de l’arbre enlacent l’amour et s’emplissent ma chair se bâtit lentement comme le pas de l’aube, quelqu’un me (...) -
Oui, il faut vivre loin pour oser se parler....
17 août 2018
Oui, il faut vivre loin pour oser se parler. Avoir, entre, une grande plaine de laines et de feuilles. Ecrire dessus de simples lignes qui se lisent sous le doigt. Devine ce que je murmure. Devine ce que je crie. Et tout comprendre quand même puisque le ciel chargé de silences et de douilles éponge ton image. Je t’invente à la portée de fenêtres. Je t’invente ma transparence. Au travers, tu es déjà un autre ciel, un nouveau visage. Je ne (...) -
Il y a un portable dans l’orchestre. Entre les...
10 août 2018
Il y a un portable dans l’orchestre. Entre les flûtes, je l’entends qui me rappelle à la terre. Un son égaré qui casse le rêve, une stridence qui s’égrène, refoulant sur la plage les déchets du labeur. Qui de la musique ou du téléphone a volé l’esprit de l’autre ? Est-ce une partition pour un instrument de poche revolver ? Est-ce un acouphène de civilisation, une incrustation contemporaine dans l’interprétation des mélodies ? Je n’en sais rien, (...)