textes de passage ... vibrations
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Par où revenir ? Le rêve est dans les mille-feuilles
9 février 2020
Par où revenir ? Le rêve est dans les mille-feuilles d’un poème qui ne cesse de lever Je suis dispersée, détaillée en parcelles Mon corps déjà a laissé sur la route des monnaies d’échange. La vie réclamait. Maintenant l’esprit craque, maison soumise charpente rompue Et comme la mue des reptiles Comme la chevelure des crabes Et comme les mots de la bouche Des bouts d’être finissent abandonnés Ma parole contre un (...) -
Nature morte
18 janvier 2020
Je me vois lancer ma figure dans la cible de verre, penchant sagittaire. Je baisse les yeux, la revoilà déjà, extrême laideur que recouvre ma carcasse Cette autre, chargée de sel liège. On a peint la nuit sur la vitre pour que je revienne. Ainsi c’est donc moi, après le javelot qui m’a enfoncée dans la démesure et qu’un pinceau d’obscur ramène, carne satellisée, au pied de la (...) -
J’aime la nuit sans barrière Mon corps noir y...
7 janvier 2020
J’aime la nuit sans barrière Mon corps noir y est le frère de chaque essence, chaque bête, chaque pierre Il est ton équivalence de mains, de chevelures, ton identité clôturée de riens Dans la nuit, je suis des mêmes liens, des mêmes matières Et ces infimes choses de la Terre, soudain pareilles au tissu stellaire Parfois même, à l’ombre de la nuit, je le sens bien Dieu et moi, sommes éteints d’un même mal (...) -
Nous ne sommes personne. Parfois cela nous...
29 décembre 2019
Nous ne sommes personne. Parfois ça nous traverse comme une cloche funeste. Je tends mon nom, hameçon. Aucune prise, le vent est lisse. Il ne me nomme. Les persiennes filtrent des échelles revenues des astres. On suspend la lumière aux lames des parquets. Ni les bras, ni les jambes n’y peuvent rien, ça les dépasse, exclus du mystère. Et le corps qui s’avance ouvre des portails d’ombre qui ne n’éventent pas l’énigme. Nous ne sommes personne, (...) -
Cette porte fermée l’œil de la serrure longe une...
14 décembre 2019
Cette porte fermée l’œil de la serrure longe une voie nouvelle puis scelle sa cire jaune contre le mur la sente ébrouée de lumière danse on dit que c'est de la poussière je songe qu'ici déjà suspendu c'est l'univers et j'embrasse la nuit à deux bras riche extrêmement d'une immensité inconnue dont je suis, nègre et confondue -
Au bistrot
4 décembre 2019
La porte sonne. Le café potine, trois tours d’horizon. Les dents clabaudent, gargarismes des idées dernier cri Le dire cogne, verdict du poing sur la table Vilebrequins du silence Et moi en quel son vais-je m’enfuir ? Je plie mon ombre en origami d’oiseau Et le cœur dedans aux 4 coins rabattus Fait un bruit de cancre qui bourrine, Ce mystérieux vacarme des (...) -
il ne faut pas croire.. les morts n’ont pas...
27 novembre 2019
il ne faut pas croire.. les morts n'ont pas disparu. j'ai toujours leurs longues jupes de canailles au bout de ma laisse. que les tissus depuis le temps filent plus d'air que de corps importe peu d'une chambre à l'autre ils ont planté leurs repères ici il a fait la mort là, c'est elle et puis ces grappes de mots pendues sous les lampes leurs questions, leur soif, leurs ventres je glisse au travers comme un botaniste dans un charnier (...) -
Décervelée Ce rien dans la tête Ma main plonge...
25 novembre 2019
Décervelée Ce rien dans la tête Ma main plonge dedans Ce sont surtout les mots qui manquent Le crâne est un trou de vers En nettoyant la maison Le corps de ses maux En drainant les venins En secouant la poussière qu’on laisse venir quand on ne vit pas avec son âme J’ai dû jeter mon laisser-passer en poème Et vous savez comme moi En ces temps de flicaillerie Sortir sans (...) -
Je voudrais marcher Attraper le voyage Et...
17 novembre 2019
Je voudrais marcher Attraper le voyage Et ouvrir les cartes des mondes Avec mon visage Je chercherais partout Ta ressemblance. J’en ai besoin Et dire ailleurs : je t’ai connu Je voudrais rompre les récits Partager ma faim Et crever la table des matières De mes poings J’entendrais partout La vibration de ta voix. J’en ai besoin Et dire ailleurs : je t’ai reçu Je voudrais m’enfuir Tordre mes doigts Et me nouer à des estafettes De joie Je (...) -
être heureux, cette lucide mélancolie. je...
10 novembre 2019
être heureux, cette lucide mélancolie. je croyais t'avoir aimé pour ton visage pour ton allure je croyais que c'était ça je t'ai vu laid vieux et gras je t'ai vu autre et je fus étonnée l'amour ne se tenait pas là une place en moi était intacte