textes de passage ... vibrations
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Je cherche une matière neuve qui capterait la...
19 juin 2019
Je cherche une matière neuve qui capterait la nébuleuse des cris. Il y a des fragments de toi partout encore Il suffirait d’un aimant pour rassembler les débris Il suffirait d’une seule inspiration pour te refaire Mais comme de toute chose brisée, je comprendrais alors Qu’il fût quelqu’un dans l’informe tas de mots Mais rien qui te soit L’alphabet dit n’importe (...) -
On a changé mon cœur, greffon de ronces Déboité...
13 juin 2019
On a changé mon cœur, greffon de ronces Déboité l’os amoureux, crevaison. Sorti aux forceps le muscle du bonheur Pour encoffrer dans le thorax le nid de guêpes en papier J’ai un muscle tout neuf, d’ailes voraces Une brûlure millionnaire Alors ce rouge, ce rouge enfle des décibels venimeux… -
je te cherche dans le trafic des sons, le...
6 juin 2019
je te cherche dans le trafic des sons, le grand câble tordu des voix humaines éclat perdu, la tienne. dans l’ombilic des sources, le flux des chants, perdu et ce mot qui s’éteint, cette note étincelle quitte l’entendement en dispense sonore, perdu le coeur scarabée est pris dans l'ambre jaune du bruit d'hier une image contre un son puisque on ne retient le souffle de (...) -
Ce bleu qui pousse comme une bosse sur le dos...
26 mai 2019
Ce bleu qui pousse comme une bosse sur le dos courbé des hommes Ce bleu plein de cris, de nuages et d’orages Ce bleu, mon sac de voyage toujours ivre d’air, me lacère les épaules Parachute qui tombe, Qui tombe du néant ou des anges Jusqu’à ce que terre s’en suive Chaque nuit je retourne à la base Je plie le blues, pli contre pli J’enroule la toile légère des (...) -
Encore une fois, le poème s’en remet à l’ombre...
22 mai 2019
Encore une fois, le poème s’en remet à l’ombre Se couvrir, se cacher Garde-malade du sommeil et de la mort Je rejoins cette fièvre qui marche au rythme du cœur Battre battre la route une armée de tambours qui avancent à la guerre Quand le jour se termine, je me demande à quoi j’ai tant pensé et si j’ai pu vivre cette fois Il faut recommencer La nuit est un retour dans les loges. J’y apprends le prochain rôle Et je reviens rarement en héros, (...) -
Avec l’aube, quand on a fini de sculpter les...
14 mai 2019
Avec l’aube, quand on a fini de sculpter les granules jaunes des yeux Monte l’envie d’écrire, indigne qui n’a eu de cesse de rouer la nuit de cymbales Ça demande des précautions, des stratégies sournoises. Plonger la main au collet et soulever la bête jusqu’à hauteur de figures. J’ai peur de l’état sauvage qui échappe. Car soudain, alors que je touche des mots sa silhouette fauve, il plante ses griffes et mon sursaut me vide . Ne reste que (...) -
certains mots semblent quitter ma vie. je les...
5 mai 2019
certains mots semblent quitter ma vie. je les ai usés au tour de la peur, d'une colère corrosive comme des météores désormais ils trainent dans le souffle d'autres montent taupinières dans un champ céleste, douces montagnes sorties à la lumière les volcans d'espérance ravagés d'amour j'apprends qu'à la dérive de la fureur survient l'aire de la tranquillité parmi les détritus, la dépouille de la violence je garde le (...) -
Nous buvions les vignes dans des verres à...
29 avril 2019
Nous buvions les vignes dans des verres à sirop, une couleur de grenade et cette ébriété verte sous les narines. Nous savions garder le mystère, l’eucharistie des mécréants. Nos lèvres alors faisaient vendanges de poèmes et de barriques. Nous savions vivre dans l’ivresse, ce vol bourdonnant des guêpes qui laminait nos rêves. Une étrille de bonheur jusqu’à l’os. De vastes traces quadrillaient les savoirs. On croyait que le monde se résumait à (...) -
A quoi ressemble mon silence ? A-t-il une...
30 mars 2019
A quoi ressemble mon silence ? A-t-il une texture, des couleurs bien à lui ? Et quand il arrive à l’embouchure du grand mutisme, ses eaux sont-elles autres, une ligne démarquée. Et parmi les absences la mienne a-t-elle une place, une forme ?.Quel enfant jette dedans des pierres et me dissout parmi les flots. Vertige. Un instant, séparés et puis jamais plus fissiles. Le silence dans le Silence, (...) -
la voix rampe, fluide lacet pendu aux flaques...
21 février 2019
la voix rampe, lacet pendu aux flaques célestes du trottoir. j'avale le sol et le ciel, j'expire des caniveaux remplis de nuages et de voiles de papier. la voix rampe toujours, arasant les débris le poème est une humeur de chien, un résidu de canettes, le son d'une pièce mendiante. le poème est lourd il gravite au cœur des nanogrammes de poussière. la voix rampe toujours. tout le ciel presse le son à fleur et à bitume. mais rien ne (...)