textes de passage ... vibrations
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ça fait longtemps que je meurs
30 septembre 2018
ça fait longtemps que je tombe, graine à graine. j'ensevelis les pois de senteur d'un infini poème. mon doigt enfonce dans le sol les fruits de disparition une ligne en marge du champ. sous le bavardage des nuées, les coques éclatent les gouttes sont des amandes amères elles aussi s'effacent sur la terre l'eau est une profonde transparence comme elle, je suis brisée de (...) -
La nuit était verte, mieux que le pré car l’eau...
26 septembre 2018
La nuit était verte, mieux que le pré car l’eau courait dedans les émeraudes. Elle était verte et un soleil ras dessinait la route. Des mères et des oiseaux attendaient, êtres aux ailes nouées. Et dans le flux du miel, touchant le miracle du vol, j’espérais moi aussi cette grâce. Ô la patience de tous les volatiles, qui savent qu’il n’y a que le toucher du vent pour délivrer les (...) -
ma tête est emplie de vacarmes mon coeur est...
21 septembre 2018
ma tête est emplie de vacarmes mon coeur est un silence parfait ma tête suit le premier souffle qui passe, elle penche vers la caresse mon coeur est un charme dans un puits, le dire souverain de la pluie ma tête essaie le vol, le chignon des nuages mon coeur chauve rêve de racines ma tête monte en graines, des fleurs, des feuilles, des fruits à mes oreilles mon coeur bat le tambour (...) -
la virilité n’est pas une qualité littéraire
19 août 2018
La moitié du monde écrit la vie avec du sang Chaque lune tache les sols, les sables et la pierre D’une encre rouge, de chair et d’eau La moitié du monde dépose sur la terre les semences humaines, les métamorphoses vives de l’autre hémisphère. Cela se fait en serrant les dents, pour que ne viennent que des mots d’amour et de vie. Qu’apporte au ciel ta virilité ? un éphémère moment de gloire, sur des papiers à pourrir. Et tu regardes cette langue (...) -
Je viens d’une enfance de blé, de chevaux, une...
16 août 2018
Je viens d’une enfance de blé, de chevaux, une enfance silencieuse à peine perforée de sabots. Quand je veux te parler, je fouille dans mon tiroir, le manuscrit des murmures. J’aimerais que tu savoures mes images, un croquet ancien. Mais tu ne saisis plus cette minceur de la voix, tu ignores ces jours d’abeilles et de larves, tu ne sais pas de quand je parle. Alors mon poème assis dans le pré, ses chaussettes blanches tricotées de nuages (...) -
Je suis le témoin du cerisier, marié indifférent à
11 août 2018
Je suis le témoin d'un cerisier, époux indifférent de ma croisée un arbre élevé parmi les hommes et qui glisse vers eux ses branches. Il n'oublie ni l'émoi de ses fleurs, ni le noyau de leurs coeurs. Je suis le témoin. Il me tend la course de l'ombre, je cherche cette nuit dans mon dos, j'en attrape les fruits mûrs. Il faudrait baisser la tête, replier les épaules, cambrer à l'envers, arbre contre ventre, faire boules d'agate Reconnaitre (...) -
prendre un silence le coudre à la pointe de...
6 août 2018
prendre un silence le coudre à la pointe de la langue un autre silence poursuivre ainsi jusqu'à une voile de javelots prendre un silence à bout de sexe salive sur salive poursuivre ainsi une nuit dans l'aube jusqu'au tumulte sans souffle prendre un silence le couver de mots désarticuler ma voix contre la tienne texture de temple (...) -
si ce n’est pas le vent, ce serait alors toi,...
2 août 2018
si ce n'est pas le vent, ce serait alors toi, une main sur l'épaule ? ce n'est qu'un son, présence abstraite qui s'efface. j'écume le bruit du monde, les feuilles, la route et ses tourments. le voisin rase la terre gratis, misérable tyrannie de quelques fleurs. j'apprends à dompter le nerf de neige, mon pas comme un piano qui boite. déjà les images disparaissent, me laissant seule avec une phrase si nue qu'il faudrait la cacher. je (...) -
chat pitre
28 juillet 2018
minou -
Quelqu’un passe. Je vois ses traits, cigare,...
20 avril 2018
Quelqu'un passe. Je vois ses traits, cigare, rouge- ancien quelqu'un. Avais-je vraiment cru oublier ; des années passent. Pas encore l'effacement. Voilà que je sens mon coeur plié, mon coeur tordu, carrosserie de sens froissés. Quand étais-je si férocement personne ? Quelqu'un passe. Mon visage tire comme un chien. Et en dedans, cet aboiement non dressé qui longe mon échine Quelqu'un, qui ? Juste ce qu'il faut de peau, de gestes ou de (...)