textes de passage ... vibrations
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L’épouvantail
23 février 2018
L'épouvantail Je sécrète une dissolution de mots. Je sécrète, l'ombre, la nuit, le discours noir des muscles de l'homme mort Je sécrète la peur debout les bras tendus au bout d'un champ. Mon visage morflé de coups ronge le vent d'entre les glanes Mon ventre s'éventre, Mes jambes brassent invariables membres. J'ai perdu la parole à bout de chant. Des graines de terre vont germer. Et la poussière tantôt lèvera, brume de pierres des (...) -
j’étais une enfant dans l’écriture. les mots...
21 février 2018
j'étais enfant dans l'écriture. les mots jouaient en moi comme des couleurs et des traits. elle jetait hors de ma main ses merveilles et ses surprises. on n'y comprenait rien mais j'étais ravie, de joie. et puis je fus ado révoltée amoureuse. ma voix réfléchissait mon corps.c'était une trace qui coulait de moi. je découvrais le sens. on va elle et moi à la vie à la mort. maintenant adulte je couvre des toiles déjà peintes de lessives (...) -
je me lève ébouriffée l’araignée de mes mains...
13 février 2018
je me lève ébouriffée l'araignée de mes mains tisse la bonne aventure c'est un pas en équilibre sur un fil chagrin par poignées les herbes de la tête tombent flic flac la faux j'aurai l'air d'une planète dans une bulle de neige quelque part autour des griffons et des anges connaissent la moisson ils labourent et sèment la nouvelle saison je serai sous le signe des jachères une terre en cortège les sillons fendus, la mer (...) -
mon pauvre amour je ne donne mon corps qu’à la...
18 décembre 2017
mon pauvre amour je ne donne mon corps qu'à la nuit quand je suis en elle, sombre charbon, cendres nébuleuses, confondue d'obscurités et d'encre, tu me cherches, tes mains travaillent à modeler ton rêve. tu ne sais plus qui tu baises et ce mystère d'une nuit matière, eau et feu avale ton amour. tu finis toujours par me dire, est-ce toi ? et je te murmure qui as-tu aimé, à la première larme de (...) -
je ne me lasse pas de ma violence. de la...
10 novembre 2017
je ne me lasse pas de ma violence. de la battue dans ma chair, le galop, le sabot, le fer souvent je ne me lasse pas, j'en dévore l'intime noyau. je mange des cœurs de pierre, du rubis sans lumière. je scande le tam-tam, l’âme tape tapis, la levée de poussière silencieuse., le gaz inodore charcute le mou des éponges, déboule avec sa cavalerie de pluie. tu attends quelque part avec le tranche-gorge, ta mâchoire, scie dentelée des rasoirs (...) -
ai-je quelque chose à porter à mes lèvres qui...
31 octobre 2017
ai-je quelque chose à porter à mes lèvres qui tienne de la buée, de l'odeur d'un whisky, du sel peut-être. je tords mon pas dans les draps. mon lit est une fenêtre plongeante. je mesure à hauteur de falaises, le duvet du rêve. quelque chose est-ce le temps du rendez-vous pris au claquement lointain de la porte jamais plus tu disais jamais la vitre tremble de l'eau et des (...) -
mains coupes et jambes rabotées, cul de jatte...
27 octobre 2017
mains coupées et jambes rabotées, cul de jatte me battre est un ring intérieur. je crache les noyaux des nèfles de l'aventure. corps stèle et tronc du pauvre.quelques pièces, quelques mots choisis dans les étagères urticantes. va-ten mal, va-ten punaise, va-t'en griffe serre, va-t'en. je chuinte du cri de sorcière, je gonfle les poumons pour souffler l'ennemi et le mettre en fuite. mais devant mon air et mes yeux de lierre. il sourit et (...) -
tu es le voyageur sans cesse, le va et vient...
20 octobre 2017
tu es le voyageur sans cesse, le va et vient des pierres de l'univers un joueur d'amour lance la partie et tu déroches sur les rails de mes flancs une chiquenaude dans le flipper des dieux, alors tu crois que c'est sans importance que ta vitesse n'use pas de fêlures que tu ne creuses pas ta ligne escorte je suis une érosion discrète qui exhale un poème sous tes pouces de gerfaut tu graves une ligne de vie qui devra se voir et se (...) -
autour de moi, des piliers de plages rouges...
3 octobre 2017
autour de moi, des piliers de plages rouges d'une chute si douce, une fièvre sableuse accélère la vinification de catapultes et précipices, je tournoie dans le siphon vampire des sarcomes, je tombe je trempe ma main dans ce qui s'écroule le temps lui aussi cherche sa caresse. il m'offre son visage de passeur de frontières et sa peau à la chevelure grise je laisse glisser mes doigts à ta rencontre. mes mains connaissent des positions que (...) -
je n’ai pas lié à mon pas de chevalière de...
26 septembre 2017
je n'ai pas lié à mon pas de chevalière de course je ne mesure pas la tension du mollet, la crispation des graviers sous la violence de l'effort. je marche à la petite semelle, une insomnie, une échappée du clavier, la nuit m'attache au mors de feu d'une ampoule. j'éclabousse en rocades d'ailes et effets d'arrosoir des graines lentes, des roupies de sansonnet qui saurait rassembler ces syllabes glissant simples nues, dans les poches. (...)