hors chants
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l’ami...
15 novembre 2013
L’ami.
Il est silencieux comme le poisson dans sa boule de verre. Je n’ai rien entendu. Mon oreille pourtant longuement polie à sa parole, n’a rien saisi de son pas glissé sur le chêne de mon escalier.
Il en a fait sa spécialité. Le silence. Dont il veut à tous crins faire croire qu’il est celui des violons.
Paroles rares, éruptives, prononcées au centre de soi et puis, omniprésentes, les autres, celles de la nécessité et du concret.
Manger, (...)
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parfois
14 novembre 2013
parfois il me vient l'envie de tout raccourcir, d'abréger les mots et de garnir le temps de points de suspension. à suivre dirait le fond de page, laissant des jours ou des aventures, compressés entre des herbiers d'intrigues. je condenserais le poème en petits tas de vers, je prononcerais des demi -mots, j'abuserais des etc. comme pour laisser à d'autre le soin de terminer mes phrases. je minimaliserais minimum, j'optimiserais le (...)
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tout bien considéré...
13 novembre 2013
quelques traces, comme si le ciel faisait de la buée (ou alors est-ce mes lunettes ?). un vent très frais, la neige annoncée. sous la peau aussi. c'est un peu comme si ce froid secouait l'épiderme et me glissait quelques glaçons par en dessous, poussières de banquise sous le tapis volant.
l'automne joue et je grince. aime trop la chaleur pour ce temps indécis. arbres désossés, buissons à la coupe GI. jeu de gris sans l'érotisme promis.je (...)
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actualité
11 novembre 2013
conte à dormir debout
ce matin j'ignore encore ce qui s'est passé dans le monde... j'ai fermé les yeux. c'est bien souvent mon dernier recours, un bouclier de paupières. ne rien voir pour mettre à l'abri les restes d'espérance, les enfants intérieurs et leurs gamineries de cerceaux. ne rien voir ne rien savoir. l'intelligence fait des bulles, on dirait qu'elle ne veut plus péter dans l'azur, qu'elle reste au clapotis de savon, à la source (...)
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aube précisément
10 novembre 2013
entre la nuit et le jour.
il n'y a rien derrière le nuit, que l'autre nuit encore
il n'y a rien dans l'autre jour que le nouveau jour encore.
empilement de millimètres pour atteindre le ciel, les dieux ou un caillou de l’Everest.
j'entre cependant.
quand je vois cette entaille, vois que la lumière ente l'obscurité, quand j'imagine cette greffe mystérieuse à l'aube..alors je marche, là, pour glisser sous la porte.
puisqu'il y a une (...)
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musique
9 novembre 2013
oh ! ce mouvement d'une main qui tient une symphonie dans sa danse...
caresse-moi faut-il murmurer si je veux revenir sur terre
repérer le chant de partout. les portées les notes et dièses grinçants, les pauses.
dans cette amplitude d'un bras, je vois les graphies sonores.
combien du silence sur mon cahier, sur ma page sur ma vie
tout traduire tout traduire encore..ces basses, ces flûtes, une batterie pourquoi pas.
les formidables (...)
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apérolies
5 novembre 2013
Enlisant
Saisir d’une main le cahier des caresses
Glisser majuscule des paumes entre les lignes
Ouvrir les pages avec un couteau et une fourche d'ogresse
Tourner et poinçonner les étapes du corps
Tu es un livre aux pliages cousus
Un bras
Une anse
La rame délicieuse d’un voyage dont je n’ai pas la gare
Circuit dé-randonné
des patins de salives
Qu’une forme de fraise
Qu’une espérance rouge
Qu’un fond de gorge
Qu’abordent les (...)
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voyage en train
3 novembre 2013
qu'imaginent les surfaces plaines ?
quelques arbres dégainés par à coup
des geysers neufs
à chaque rail ?
duel de colts à balles traçantes
je passe avec des fumées et des pompons de crème
ne suis-je pas idéaliste, cette envie légère de chevaux vapeur
il faut laisser ensuite le paysage s'ouvrir dans l'indifférence des yeux mi-clos
mourir de sommeil
ne réactiver que des poinçons dans le film
poèmes à la déroute
défiler
défiler
sur les échelles (...)
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en matinée
1er novembre 2013
prise en tête, j'ai deux fiches, petites antennes entre désespoir et vie avec un arc électrique de lumières et de rires qui pétillent
quelle machinerie de théâtre attend ainsi ses énergies renouvelables, ses mouvements de lianes et de guindes pendues ?
je dresse le décor où un peu du souffleur glissera dans les fonds de scène
ombres et pas en feutrine lampes d'Aladin projetant des fantômes
je vis, est-ce possible ?
ma peau dans les costumes (...)
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journée
31 octobre 2013
ce ne sont pas des jours convenables. le désir reste en prison. il a son espace, son étroitesse, son antichambre. un instant sans importance dont je reconnais l'arrière- goût. l'âpre.
dans le tamis il y a des trous autant que des croisements de fers.
le mur fait des élongations de corridors. je suis le parcours gymnaste. peut-être me faut-il vraiment assez souvent tenir le fil de la clôture, vérifier quoi. faire le contour de la (...)