hors chants
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Il y eut d’abord quelques alertes. Je me suis...
30 octobre 2017
Il y eut d’abord quelques alertes. Je me suis mis à répéter sans raison un son. Ce ne fut d'abord rien, une fatigue, un accroc dans la réalité. J'ai eu le sentiment d'un rot qui restait coincé dans ma gorge, d'une gêne mais qui m'avait lesté une fraction de temps. Et cette pesanteur soudaine, cette lourdeur me collait à terre. Et ça revint, plus ou moins souvent, comme ça, à l'improviste. J'étais léger, inconséquent et puis ces petites (...)
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tu es l’arbre de mes pas, des dattes tombent...
23 octobre 2017
tu es l'arbre de mes pas, des dattes tombent avec nous
manne de la danse
entre toutes les portes du verger
tes jambes fendent l'unique fruit
je glisse sur ton corps
jaune miel
tu croques les abeilles
bien
et ce bruit des ailes qui pétillent entre tes dents
aiguise le soleil à l'ivoire de ton rire
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pénétrer ce temps, en écarter les fibres, en...
5 octobre 2017
pénétrer ce temps, en écarter les fibres, en fouiller les vaisseaux, l'irrationnel espace, une filandreuse carcasse de la pensée, à tordre et retordre, à filer peut-être longuement-
entrer dans sa douleur, porte grinçante, elle qui est pourtant paradoxalement l'envahissante barbare.
chercher à palper cette plèvre impossible de chair et d'émotions comme un être composite fait d'imaginaire, de sang et de nerfs. un être neuf, qui s'établit, (...)
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nouvelle vie
24 septembre 2017
nouvelle vie
une vieille femme mord quotidiennement dans le silence ; elle remet au goût du jour le pleur de son enfance, une compresse sur mon oreille
une épaule dans un paquet lacé bleu hante les corridors ; elle parle d'elle-même à la troisième personne.
quelqu'un réclame un Temestat à laisser fondre directement sur son zizi, histoire de rompre ses angoisses bandantes.
toutes les nuits, se lève la tempête. c'est Ventilo, ouragan, (...)
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Ce n’est pas moi que bat mon cœur, c’est toi,...
15 septembre 2017
Ce n’est pas moi que bat mon cœur, c’est toi,
La vitesse nerveuse de l’amour
De la peur
Il y a toujours une écharpe essoufflée autour des mots d’amour,
Méconnaissables, mendiants, démembrés
Il leur manque, comme tu manques et je manque
Ils se taisent en bielle rouge sur la jetée de fer
Tu as vu, il fait beau
Couvre-toi
J’ai si froid
Et personne n’entend le rythme des valves du sang, là, frappé effacé (...)
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il y a si peu de place entre la douleur et la...
9 septembre 2017
amour, il y a si peu de place entre la douleur et la joie, une ligne de mots ;
je grille une allumette, sculpte la fumée à la flamme froide
tu n'as pas le temps d'y mettre ton cœur à chauffer.
de la cendre et c'est tout.
j'ai une langue de soufre et un corps de bois sec.
chaque jour, je taille la forêt qui nous sépare. je prépare le feu.
ce qui brûle est si court, tu regardes si loin, ce qui flambe dans le ciel.
et si basse ma peine (...)
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Si le ciel voulait écrire comment s’y prendrait-il
1er septembre 2017
Si le ciel voulait écrire comment s’y prendrait-il ?
Les nuages, non vraiment
Le mouvement des arbres sous le vent
Les encres d’azur et de mer ?
Il prendrait un corps le plierait à sa juste sculpture
On lirait le rien qui boite, qui se tord, qui tire sa route immobile
Il graverait du sable sur la langue
Le braille céleste d’un baiser
Mais le ciel n’a jamais eu besoin d’écrire
Il est des traditions orales
Alors on sent qu’on a raté sa vie de (...)
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Laisse-moi prendre la fuite. Ouvre maintenant...
16 août 2017
Laisse-moi prendre la fuite. Ouvre maintenant, je prendrai l’escalier volant. Je glisserai assise sur la rambarde, vite loin, j’ai un rendez-vous de nuages. Je veux claquer la porte. Comme tu le fis et suivre l’écho de ton pas. il est mûr dans mon oreille, fendu comme un caniveau jusqu’à la mer. J’ai jeté ma terre, j’ai fait un feu des os du père, j’ai dévoré toute la tristesse. Un goût de rance finissant chaque phrase, maintenant je veux (...)
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De quoi fut-il question ? Entre nous ce sont...
6 août 2017
De quoi fut-il question ? Entre nous ce sont des mailles d’acier et de parfum et là où ça tire, là. se tient l’amour, le point d’attache ébranlé. De quoi fut-il question ? Entre nous , y aurait-il eu quelque chose, un verbe plus tendre et plus embrassant, un verbe d’avenir ? Je vois ta carrure me faire dans le ciel une serrure attirante. Je grimpe ton ombre une écorce après l’autre, tes peines tes rires marchent à belle allure. Tu existes, je (...)
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Je ne me lasse pas de l’aube, la robe du...
1er août 2017
Je ne me lasse pas de l’aube, la robe du secret. Chaque matin être à la porte des lucides. Je ne lève pas toujours la tête. Parfois le soleil glisse sur le parquet son écriture penchée. Je pose mon pied là. Je voudrais marcher dessus et m’y tenir. Un fil étroit qui passe, une lame trémière qui me fend, d’une part la nuit profonde, de l’autre la lumière rase.
Puis je passe le temps à recoudre mon sexe à mes paupières.
Et le songe ensuite me (...)