rêves-traduction de la nuit
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roue
18 décembre 2013
croque tempes. le détour de toi est en gris de buée. ou es-tu du noir de la bise pour que je n'y vois plus goutte ? la nuit recoud mon bout de doigt sur le gel des fenêtres. à ta place l'espace de ma bouche
croque en jambe, c'est loin de passer à l'échasse ces horizons au kilomètre. je cloche mes godilles d'aurore, je boite les steeple-chases d'amour en fin de course. un matin avec un désir sportif et une retenue en chambre.
croque (...)
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poème
17 décembre 2013
J'ai passé par ta porte, celle des nuits d'arches et d'aqueducs
nageuse de l'extrême dans un lac d'altitude
tu avais sur tes os des chapelets de nacre, des écailles d'un autre temps
je les ai comptées une à une, concrétions bleuies d'une ancienne lumière où tu étais sage et moi archange
tu es revenu et moi pareille
ce monde est le dernier exil des amours sans fin
j'ai usé de mémoire et cherché ta semblance
ce que j'ai vécu a tracé les (...)
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fenêtre
15 décembre 2013
c'est un mal de café qui penche au rebord des fenêtres
la chenille du vide sur le balcon des mots
ta fumée part en vrille comme vigne funeste et j'enfile des rondes au collier des parades
la roue tourne pour moi comme lune au ciel pleine des eaux et marinant ses sels
l'éperon de mon cœur fait gnomon sur la piste du cirque
et les étoiles tombent
étincelles de Bengale éclatant sur les heures
c'était il y a du temps, du temps perdu (...)
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embrouilles météo
14 décembre 2013
premières prises de bec, avec un petit pain carré et des graines brodées dessus. il a chaud le petit et sous mes dents, ce sera la torture des salives, un baiser de pieuvre et de thé à la menthe. la nuit échoue toujours sur la table de la cuisine, baleine apprivoisée à poignées de miettes. il faut cultiver ses orques avec une application noire et blanche. je mords.
premières prises de vue, le ciel est en carré lui aussi. il n'a pas débordé (...)
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choisir les passages dérobés, les couloirs...
11 décembre 2013
choisir les passages dérobés, les couloirs secrets, des lieux qu'on ne va pas identifier. not set, dit le programme.
les choisir comme des corps clandestins dans lesquels se déposer, envahissement de particules. j'ai pris l'impasse, la venelle parallèle, je me suis mise ainsi dans un couloir de propagation ou un chemin de ronde...portée dans ces conduites forcées, ces pipelines sous-marins, sous- terrains, là où ça grouille en (...)
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blog et boîte
7 décembre 2013
Le courrier, agrément, nécessité, cadeau...
Le temps que prennent les missives… Lenteurs de papier virtualités rapides irréelles.
Ou transmissions des pensées.
Je pose quelques mots et ainsi laissés à la transpiration du moment, sont-ils déjà accueillis ailleurs quelque part où doivent les conduire des aspirations inconnues. Je laisse couler cette sève personnelle, elle coule et suinte prête à faire onguent ou poison dans une dimension (...)
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la nuit tombe, le jour se lève.
6 décembre 2013
la nuit tombe, le jour se lève. ce sont des évidences incertaines. je ne sais comment ça se passe exactement, comme si la nuit venait d'en haut et que le jour arrivait par le bas, une chute contre une infusion.
parfois quand c'est lent et devant les yeux, je songe au buvard, ce non tissé imbriqué de papier et de fibres qu'est l'en -dessus des choses, des montagnes, des gazons. j'ai le temps et je regarde comment le ciel pompe la nuit (...)
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de rien
4 décembre 2013
petit paquet bleu avec une ficelle pour se pendre au ciel
mon cœur se balance
présent de transparence d'une haleine gelée
quelques notes coincées dans les banquises de balcon
le chant à l'intérieur
j'ai l'amour modeste, à traire les ombres, une goutte blanche sur ma pointe de langue
l'amour modeste, à mettre des annonces
j'ai le feu petit des très petits calorifères, incrustations de brindilles, la flambée minibulles et le parfum léger (...)
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mémoire fossile. dedans un instant, un œil de...
2 décembre 2013
mémoire fossile. dedans un instant, un œil de poussière qui me fixe, pris dans une résine très dure. et ce constat : l'oeil, ce globe est-il fait d'eau ou d'ambre aveugle. sur lequel glisse le fiel des souvenirs et des rêves ?
impossible de jamais revenir à là-bas, au temps, à l'air, au vivre même. cette autre époque. saisissant raccourci que cette mouche de fils et bribes devenue immortelle, pétrifiée dans une bogue .
je le vois, le retourne (...)
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projet
29 novembre 2013
et si chacun de mes articles n'était qu'une tranche prélevée sur l'histoire, sur la constante émanation de l'écriture. une coupe prise par moi,au scalpel, dans l'ensemble charnu du texte, de la masse du texte global.
plus féroces encore les souvenirs, plus féroces de se montrer si clairs si transparents
des dessins que je n'ai pas su voir quand j'avais le nez dedans, trop proches mais c'est là, souvent dans le trop près, le plan (...)