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La maison a levé tous ses secrets. Je ne...
26 janvier 2019
La maison a levé tous ses secrets. Je ne trouve plus de chambre morte ni de prairie aux vieux combats,
Je crois qu’elle a épuisé tous ses voyages,
C’est maintenant le sac d’un cueilleur de pupilles
J’aimerais monter sur le toit goûter des noyaux de corneilles
Épier le tournant du chemin ; aucune fenêtre ne raconte de nouvelles histoires
J’ai perdu l’atlas des images,
Je lis avec peine le livre des poussières.
Ton doigt dedans dessinait des (...)
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Le mot est une fenêtre de Pandore : je...
18 janvier 2019
Le mot est une fenêtre de Pandore : je fracasse le verre et il invente à lui seul le kaléidoscope.
À chaque crémone levée, mon regard fraye l’étendue d'un nouvel univers ; chaque image fait tourner le monde à l’axe de sa métaphore.
Il n’y a de plus parfait poème que l’épopée d'un dictionnaire. Tout y est, chaque terme comme une lucarne dans laquelle s’engouffre le Verbe.
Je casse les vitres d’un jet de pierre.
Des brisées sort l’ADN de Dieu, le (...)
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La frontière de pluie, une ligne sur la route....
14 janvier 2019
La frontière de pluie, une ligne sur la route. Ici c’est mouillé, là, toujours sec. Tomber de rideau sur la terre.
J’imagine arrêter mon corps, à cheval sur l’intempérie. Suivre ensuite le segment de douane qui coupe des maisons, tranche parmi les couleurs, les verts intenses, les verts blanchis. Essayer comme ça de rester équitablement sectionnée, la raie météorologique comme une lame entre les deux yeux, les narines. Et ces moitiés de moi (...)
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Précis du hiéroglyphe.
16 décembre 2018
Le discours tend à me devenir de plus en plus mystérieux. Plus j’essaie de le maitriser, plus je lui trouve des fonctions autonomes, des articulations qui ne viennent pas de moi mais appartiendraient à une forme de mur, un mur rempli d’écailles, de déchirures, de brisées.
Je regarde s’organiser ces signes, ces hiéroglyphes. Je sais que toutes sortes de poussées, de vibrations les ont agencés, que c’est un long récit, une histoire dans (...)
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Les à-côtés du corps. Je marche, dans l’image de...
9 décembre 2018
Les à-côtés du corps. Je marche, dans l’image de la marche. C’est dépossédée que j’avance.
La chair est une pelure d’espace.
Je m’étonne de cette forme qui est celle dans laquelle j’évolue
ou qui évolue pour que je vive.
De cette distance entre moi et mon ombre, habitée d’un œil cinématique.
Parfois on vit ainsi dans cette marge floue des photos bougées. Il y a cette coque et puis cette matière, à-côtés, du corps ; la pensée ne sait plus qui elle (...)
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Ne me pose pas la question d’exister. Ces mots...
4 décembre 2018
Ne me pose pas la question d’exister. Ces mots font trembler les images. Je ne sais pas trier le flou ni ranger les ondes sur le fil de l’eau. Quand tu t’inquiètes de cette mise au monde, ne me demande pas de rendre des comptes. Je ne sais pas pourquoi nous sommes des semeurs de semences, pourquoi on secoue l’arbre de famille. Pourquoi on allonge ses branches d’autres branches et pourquoi, comme des artifices tombent des fruits avec des (...)
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Tous mes rêves sont enfermés sous le cuir du...
23 novembre 2018
Tous mes rêves sont enfermés sous le cuir du sommeil
C’est la tombe du désir, l’œillère noire d’une licorne
Mon crâne percé file les salives de la nuit
Une étoffe froide pour emballer ma voix.
Je suis comme les morts, tannés, des sacs sans poignées
Enceints d’étoiles et d’univers
Dedans une autre vie, la doublure de leurs âmes
Sans doute ou peut-être
Mais des vertiges à la couture de leurs (...)
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Je ne veux rien tant qu’être rendue, blessée...
25 octobre 2018
Je ne veux rien tant qu’être rendue, blessée fourbue, rien tant qu’être la perdante des jeux du roc contre roc.
Assouvir la soif de l’air. Voyager cendrée, lumineuse, après le couvre-feu.
Écarquiller mon corps jusqu’à des extensions d’ange.
Connaître l’espace qu’il y a en toutes vies
Vieux sable déchaîné de la pierre, une traîne étendue, dernier refuge du navire.
Qu’être abîmée, à charge d’un coup de vent.
Que les lois terrestres abolissent leur (...)
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toi
16 octobre 2018
Je voudrais marcher sans béquille mais j’ai encore besoin d’un bois
Rouler sans soleil, dormir sans oiseaux, pleurer sans rivière
Me tenir droite sur le fil de l’air
Je voudrais dire que j’ai compris l’amour, qu’il n’a pas de secret pour moi
Mais j’ai encore besoin d’un frère
Encore besoin d’un jour et puis d’un nouveau jour
Sous mon épaule, la forêt tremble d’un ciel à (...)
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Ton profil poste ma vie en déchirures Des...
7 octobre 2018
Déchirures
Bouts, tronçons, je vois-je ne vois plus-je vis- je ne..
Des accrocs de langage, tu ne saisis que ce que le vent ramasse
Si loin que la Terre me rapporte au détour
Des parts de moi, de mon souffle ordinaire
Déchiqueté
Et je sais alors, collé dans l’herbier du mur
Que tu ne retiens que ce qui se casse, se décompose et s'effeuille
Je regarde tes prises encerclées de deuil
Tu me dis
Sache qu’ici tu ne laisses que le frottis sec de (...)