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Ces jours où s’en vont ensemble les grands...
19 septembre 2018
Ces jours où s’en vont ensemble les grands singes et les alouettes, munis de nos ravages, par les sas du temps, je cherche la fraternité des bêtes.
Leur adhésion modeste aux miracles vivants me rend plus terribles les miasmes humains.
Epouser leurs empreintes, apprendre l’infini langage de ceux qui enchantent la Terre, pénétrer le souffle animal.
Perdre ma tête d’homme, entrer dans le cocon des naissances indomptées,
Et puis lâcher ma (...)
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Je vais dans tes poèmes très démunie du ciel....
5 août 2018
Je vais dans tes poèmes très démunie du ciel.
J’aurais voulu naitre dans ce sillon, naitre à chaque fin de mots.
une herbe, un peu de vin, la fumée du cigare.
C’est une procession, mes bras chargés de la cire des abeilles.
Moi, je suis aussi dure que l’empreinte qui sèche sous leur baiser. Aussi noire que leur abdomen.
Je ne vole pas comme la lumière, je ne monte pas comme ces poussières.
Et j’entends que ta phrase balbutie le miel, et (...)
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Elle parle. Je sais qu’elle t’amène à moi pour...
3 août 2018
Elle parle.
Je sais qu’elle t’amène à moi pour cette curieuse douleur, pour déchiffrer mon cil, pour que le temps me frappe à nouveau.
Elle me dit des nouvelles anodines, sans importance, que je sente pourtant que je ne sais plus ton visage, plus ta couleur. Pour que j’ignore plus précisément ton souffle.
Elle veille car il ne faudrait pas que je casse le feu, que je l’enterre dans le silence parfait. Mais que j’aie encore du mal humain et (...)
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je n’entends plus le son de ma voix. elle ne...
2 août 2018
je n'entends plus le son de ma voix. elle ne sort plus de ma bouche. elle se dépose sans bruit directement sur le papier. des lettres, des formes, le dessin d'une idée. la feuille me répond, comme un courrier entre moi et moi. je m'écris à moi-même comme je parle toute seule. je ne parle plus je m'écris.
mes phrases sont léchées, mes dents des précis de grammaire, je gomme mes écarts de langage. j'use les buvards pour ne pas me tacher. (...)
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c’est toujours l’eau qui gagne
29 juillet 2018
je veille ma fièvre, une pelisse d'eau brodée à l'épiderme.
des cavernes chaudes inondent mes cheveux.
je voudrais dire nous, mais ce n'est que le tremblement du délire.
la fenêtre a pris une aile de tulle bleu, un vol simple pour la mer
je résonne comme un gros coquillage collé à mon oreille.
je suis le mal interminable du chant, les couteaux qui s'enfoncent dans la plage.
la nasse à noyés avec ses vérins, ses manilles, les cordes de (...)
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c’est une période blanche la terre entière est...
18 février 2018
c'est une période blanche
la terre entière est muette mémoire
nappe phréatique brodée du chiffre du nuage
j'ai épousé un flocon
entre mes doigts il a fait semence
de la graine du ciel
c'est une période blanche, un temps allongé entre les herbes
pur innocent
où se trace profond la pesanteur du pas
j'entre dans le temps par la semelle, j'enfonce dans le craquant du gel
j'écris sur l'eau la langue des cratères
à la gouge du mirage
demain efface (...)
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ici personne qui chante l’air connu autant...
19 décembre 2017
ici personne qui chante l'air connu
autant d'humains autant d'essences nerveuses
je détermine l'espèce à quelque façon de montrer ou non les dents
à ces gueules plantées sur des corolles frileuses
je délaisse les variations de noires et de grises mines
un champ déteint
qui module la nuit selon ces sous-gares agitées.
je n'ai qu'un col d'azur ; il fait bon d'avoir un nid de ciel qui étrangle la (...)
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j’ai étiré l’accordéon de l’arc-en ciel pour...
10 décembre 2017
j'ai étiré l'accordéon de l'arc-en ciel
l'infinie polychromie de mes soifs dans toutes les gouttes
quand il pleut, mes vitres sont propres
et puis revient le soleil et je suis sale
un vrai ramassis d'ombres
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cherche le silence le plus ancien, derrière le...
3 décembre 2017
cherche le silence le plus ancien, derrière le monde, derrière le temps, derrière l'ombre que tu fais sans cesse en aimant.
injustes sont mes aveux, mes murmures, tu le sais. je parle comme une faux s'agite au vent, pressée de trancher la lumière
cherche à l'aide de la corne dure des vagues, de cette matière blanche qui durcit dans la vulve des nacres
l'eau couve pour toi une parole lente dont les sens t'échappent le long des fils fluides (...)
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la nuit a ronflé sur 432 MHz d’amour, sifflé...
14 novembre 2017
la nuit a ronflé sur 432 MHz d’amour, sifflé entre crocs et moustaches. ça grognotait le bonheur, personne ne voulait le faire taire. d’un chaudron de fourrure, une vibration ronde et légère entonnait les vêpres des fatigués. mon chat tenait en son ventre toute la maison, épicentre et souricière : l’amour ici avait logé son instrument. Retour ligne automatique
depuis je regarde son abdomen las qui bat les secondes à chaque pas avec moi.Retour (...)