extensions de lecture
-
j’ai décapé les tapisseries de la chambre des...
5 novembre 2017
décaper les tapisseries de la chambre des morts. ces fontaines qui remontent des sentes tout autour de moi, barrières d'eaux immobiles. mes bras aux doigts de nuages tentent le recueil des gouttes
je suis sèche comme le parchemin rugueux du poème. dominos tombés en chaînes du sol vers le ciel, reportant partout des allées, des trainées, des rails vers les délires
ma route de poussières des fontaines trémières.
je passe outre
je prends la (...)
-
On a pris ce gros couteau aigu et tracé sur ma...
28 octobre 2017
On a pris ce gros couteau aigu et tracé sur ma peau un chemin à deux lèvres, on a écarté les sols de ma cuisse. Déchiré ses muscles enlacés.
Je porte désormais dans une poche révolver un coutelas mystérieux avec des dents de fer, que je secoue au gré de mes bottes, grelots d'agrafes et de pustules, la musique des gringos desoperados. C'est une cartouchière cousue dans la chair, un sourire menaçant, « approche mon nid et je te dessoude ! Gamin (...)
-
le matin vient,large bras veineux qui casse...
26 octobre 2017
le matin vient,large bras veineux qui casse le mur de la chambre. j' aperçois des lampions, le dragon photophore qui danse sur une ligne de grues, une aube rose et violacée, avec une vibration lointaine de clochettes et de klaxons. le cri parfois d'un épuisé.
le matin vient. je le supporte, je hume son approche lente méfiante-les gens attendent l'aurore pour mourir- et ce convoi de sangs et de vins s'arrêtera-t-il demain à ma fenêtre ? (...)
-
ecouter le vent s’éteindre. un ennui qui...
30 septembre 2017
le vent va s'éteindre, un érable soupire, se dissout dans le torréfié des feuilles. restent des choses importantes à faire, le collier de galets troués, harmoniser mon corps à l'ellipse des moulins. mon corps qui a mal comme un deuxième chien, mâchoires à l'os.
il se tient aux semoules du futur, quand aura craqué la dernière panure, il ébrouera le désert. j'ai vu la vie des gréves, un chapeau et le ventre remplir ses poches des pierres du (...)
-
je veux m’allonger dans le jardin ouvrir les...
18 septembre 2017
je veux m’allonger dans le jardin
ouvrir les jambes
tendre la résille du ciel
qu’une pluie frappe mes lèvres de pétales
je veux connaitre les humeurs du nuage
la façon dont elles useraient le plaisir
innocents gerbiers de soupirs.
la pluie qui tombe et glisse et qui ne se donne pas aux femmes
puisqu’elles longent les murs dans leurs prisons de toile
leur sexe rongeant de trous la terre des (...)
-
Je suis tendue entre deux falaises Comme...
14 septembre 2017
Je suis tendue entre deux falaises
d’autres aussi relient des îles
Ce qui importe est ce qu’on enlace
Un torrent puissant de rêves et d’étonnement
Nous sommes de la race des dresseurs d’échasses,
La vie, un pont aux multiples arches
J’ai mal à l’aine d’un ciel trop haut
Au muscle du désir, du dieu et de l’oiseau
L’ogive de la marche tremble.
L’amour vacille
Et chaque mot autant épris.
autant effondré
J’attends
Tu verras dans mes gravats (...)
-
Notre premier lit sera une nuit de pluie. Ta...
6 septembre 2017
Notre premier lit sera une nuit de pluie. Ta main et la mienne larmes semblables. Je goûterai ce que font les rivières aux corps de sable. Je profiterai des vertus de l’eau pour envahir ton monde, là où la main ignore, là où le nez, la langue et les cheveux ne savent rien. Je t’engloutirai, du secret de ton sexe à la tempe sourde. Il faudra. Tu ne sauras rien de ce baptême, je serai transparente, liquide averse. Tu ne sentiras qu’un frisson, (...)
-
Mon ventre est encore gros, ce sont des...
1er septembre 2017
Mon ventre est encore gros, ce sont des grappes à naître, des raisins saignants avant la fonte des femmes
Le meilleur est à fouler de tes pieds de danseur
Jusqu’à cette lie de pulpe et de fruits qui fait tombe
Mon ventre est plein d’enfants, des milliers de têtards, des bourrasques de flagelles qui sommeillent dans le vin
Tu adores l’ivresse ta fille essentielle
L’idolâtre bleuet des lèvres qui ont trempé au cœur de l’amour
Mon ventre est (...)
-
Nous pourrions tendre de lierre, ma pierre...
20 août 2017
Nous pourrions tendre de lierre, ma pierre jusqu’à la tienne.
Une passerelle de fenêtres de verre.
Grimper ainsi le mur qui nous sépare qu’on dit océan, qu’on dit champ de tempêtes, qu’on dit l’exil.
Nous pourrions emplir nos bouches de sable, de ciment et de pavés, cracher un mot après l’autre l’effroi de la distance.
Nous pourrions prendre un train chaque nuit et partir comme des canons dans la vapeur des batailles.
J’ai des idées plein ma (...)
-
Nappage pilules et tablettes, une crème de...
8 août 2017
Nappage pilules et tablettes, une crème de bonheur anesthésique, je vois le ciel, grise tôle. J’aiguise mon regard sur le fil des montagnes, j’y gratte mon âme, comme une vache amoureuse. Parfois des étincelles, des phares provisoires, le feu ne prendra pas. Les arbres serrent les rangs, la ville ronge ; une plaie dans l’os.
Dedans le ventre chante. L’oiseau n’est pas (...)