livre des suites
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piliers
19 décembre 2013
livres sur la table. en colonnades des sens et de sens. piliers de papier retenant le ciel.Dieu dort dans la mezzanine et il a les pieds parfois dehors .
j'essaie de percevoir les bruits de ventre de ces bouquins. lesquels gargouillent de ma faim et lesquels en seront pour ma soif. ils font pour moi la cathédrale naine, dans laquelle je peux parfois m'asseoir pour patienter dans la nef intérieure.
parfois je glisse dans ces allées (...)
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photographie
17 décembre 2013
me saisir par bribes, par pièces rapiécées, par petites morces -on dit ici-, des bouts de la peau. des anciennes failles de vie dans lesquelles il a fallu marcher et donner. passante j'étais de la beauté.
me saisir proches caresses. avec des zones comme des quartiers libres, qui joueraient désormais de vagues ou de voiles..quelques parts des allées, quelques parts des avenues. le corps un peu trop souple, décorseté par amour, par désir, (...)
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sur "fenêtre"
15 décembre 2013
faire cet inventaire, ni gai ni triste, ou les deux, ou plus l'un que l'autre, tout cela n'a pas d'importance...
seulement pourvoir à mon besoin de vie. nourrir la respiration, la profondeur de chaque scène. pourvoir, alimenter, mettre des étais à mon existence.
oui, elle a des aspects fuyants, des perspectives sans bordures. alors, y appuyer ma pensée, en donner des résonances, le froissement fragile de ce à quoi j'ai songé lors de tel (...)
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poème de sortie
14 décembre 2013
grimage. tampons de poudre sous les yeux, redonner un peu de ciel aux cernes. deux doigts d' ange m'ont perforée comme du flan. cervelle de moineau qui dégorge, on imagine ce tas de marée noire qui séjourne au fond des cils. vision molle, le flou gagne du terrain.
grimage. tampons de brume, les joues. émacier ces pleins dodus, creuser le sillon maigre, allonger le tracé des salives. sculpter une dépression maussade pour un noir et blanc (...)
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poème
12 décembre 2013
tout semblait bon à savourer notre exploit de gangrène
tu avais des raisons d'être de passage
déserteur de rouges carnavals en camisole de cérémonie
de faire la planche sur le destin
désormais je suis la pingre rainure des rendez-vous défaits
jusqu'à une épiphanie de lune
obligée à de plus longs deuils que des ongles rongés
j'intercepte les issues bienheureuses
cette érosion à l'éolienne des mondes solitaires
je n'ai pas tes ailes pour (...)
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sans autre
9 décembre 2013
comment ferez-vous encore l'amour sans nos mains ? où irez-vous le corps errant, tronc des pauvres parmi les arbres, mendicité tendue sur un seul regard ? la bouche, la bouche est une sébile de fou qu'on remplit avec des nuages et le sucre de la neige.comment échapper à la sécheresse, quand tous les vents y viennent ?
je n'ai plus de mains
comment ferez-vous encore l'amour sans nos mots ? où trouverez-vous résistance massive et vannes (...)
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maintenant je m’assois, juste en face de moi....
5 décembre 2013
maintenant je m'assois, juste en face de moi. chambre commune de mon âme avec mon sang. me fige dans une posture, une demi grimace et l' autre moitié des anges.
c'est la stalle de l'église ou le petit fauteuil orange qui serre juste ce qu'il faut sur les côtés, brassières de plastique autour de la taille.
me tenir droite, ne pas basculer, cannes par-dessus bord, à gigoter dans l'azur. concentration de l'esprit qui tient le corps par son (...)
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le mur de nos demains
4 décembre 2013
poser quelque chose. un signe. l'air de rien, l'art de rien non plus. un signe, me dire que c'est peut-être pour moi toute seule. qu'il ne comprendra pas, qu'il ne verra pas non plus. une croix, une flèche, un soleil à l'emporte pièce...
laisser une marque, le sceau de mon propre secret. comme enfoncer une chevalière dans le ciré d'étoiles.
personne ne s'en doute. ni eux ni lui non plus. que c'est le point de ralliement, que c'est la (...)
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un instant. où la vraie histoire commence.
3 décembre 2013
un instant. où la vraie histoire commence. la vie. avant ce n'est rien. des essais, des tentatives.
avant.
on a pensé sérieusement que tout était notre histoire et puis voilà, un instant...
les choses, les gens, même l'ombre se mettent à l'aplomb des lumières, sous le spot écarquillé et le théâtre débute, le dialogue initial.
le ton est juste, ce qui donne aux scansions des crédits de construction. les prochains cent ans auront des actes (...)
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C’est à cause de lui, le fragile
1er décembre 2013
C'est à cause de lui, le fragile, qu'il faut faire semblant de ne rien reconnaître, à cause de ce choix, de cette tristesse, de cet intolérable dysfonctionnement, qu'il faut se taire et vaquer à l'ignorance.
raviver même une fois le passé, et tout ce présent s'affiche comme une énormité, une erreur effarante, une malédiction qui rend vulnérable, être si déchu.
il n'y a que ça à faire. laisser se poursuivre la tache de l'oubli, de l’effacement (...)