des nouvelles, il y en a toujours.
les prendre, les entendre, là où elles sont.
le monde est un vaste magma de cris et de murmures. en extraire quelques dents ne change pas ma compréhension. j’écoute avec les pores, capteurs radars, capteurs sonars, que je ne prends d’ailleurs le plus souvent aucune peine à décoder et transcrire. mon impuissance remet au tas de bruit son dû.
des nouvelles pourtant...
ce virement de couleurs dans le matin, cette faiblesse de la lumière sciée chaque jour aux rotules sous ma fenêtre. ce mot très seul glissé sous ma porte et qui est le frôlement indécent d’un peu de vent.
des nouvelles dans les plantes.la petite dernière a mis une feuille et ce pot qui se couvre de grosses lépiotes incroyables...le frigo est vide enfin et l’eau qui a "goutté" le saut dans l’évier. mes cheveux frisent : il fait humide ; ils s’électrisent, c’est le froid sec. ce sol rempli d’aiguilles de pin et mon chat est passé là en peignant sa toison de coups de langue, la table où quelques restes attendent et je sais bien sûr de mieux en mieux la solitude.
je sais que le peintre lui a écrit de nouveaux vers, il est amoureux. je sais qu’un être revit d’avoir passé de la soif à la source...
les nouvelles de la vie...
des chants de la poussière retombée graphique sur l’espace d’une villa dans un quartier sans continent.