Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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enveloppes
3 août 2019
j'ai tendu la main vers les livres, interroger le hasard...dis-moi ce que je dois savoir. il a sorti cette phrase les mots ne sont que des enveloppes dans chacun d'eux tous les autres résonnent. c'est ainsi que je suis une enveloppe moi aussi, dedans chacun écrit ce qui m'est unique contient l'universel je ne sais pas l'expliquer mais je le sais desceller une enveloppe c'est déjà ouvrir un livre s'ouvrir, c'est décacheter l'énigme (...) -
Alors, prendre mon élan et enjamber la faille...
20 juin 2019
Alors, prendre mon élan et enjamber la faille de l’ombre. Les mots creusent la moraine du froid. La mort s’allonge et cette fosse sous mes nuits glisse sur le parquet de la chambre. Prendre le fil d’une épée, trancher les fissures, je tombe moi aussi, stèle lourde. Je prends dans le jardin de paupières, les mosaïques du sommeil. Ne serait-ce qu’un semis de couleurs pour composer ma vue. Je ne suis pas à l’abri de ma peur d’exister. Ma mère (...) -
Couverture campanule, dessus autour dedans...
14 juin 2019
Couverture campanule, dessus autour dedans l’orage Et ce frêle tissu de vie qui est le mien Élimé brodé d’épigrammes Pour tamis Chaque goutte est une intention d’océan Le ciel va craquer, il tombera l’Atlantique Seule ma très petitesse me garde de la fureur. -
Parfois il faut tourner plusieurs pages,...
8 juin 2019
Parfois il faut tourner plusieurs pages, laisser une clairière blanche dans le fourbi du carnet. S’éloigner vraiment des pensées, de hier, du mois qui s’éternise ligne après ligne. Tourner les pages, faire un fossé perdu, un lac sec, un désert. Faire comme si on pouvait à force de quelques sauts de pages annuler tout ce qu’on était, avant. Marquer alors sur la feuille qui est sur l’autre bord du vide de nouveaux mots. Se vêtir d’une autre (...) -
Dieu a retourné sur moi le verre de cristal....
1er juin 2019
Dieu a retourné sur moi le verre de cristal. il a fait de mon corps un lit gonflé d'abeilles, le bruit des ailes étrille ma peur encore quelques heures et nous manquerons d'air, nous allons sécher de soif sous le poids transparent des chitines du ciel les momies du vol libre les bêtes et les hommes, dans l'herbier d'avenir. puis le dernier baiser d'un bourdon à sa (...) -
Mon corps est encombré de tumeur Ça résonne...
20 mai 2019
Mon corps est encombré de tumeur Ça résonne comme un poids lourd, la mort a des décibels gras, des surplus de sang et de viande, et la ligne subtile de l’oiseau disparait dans le vroum. Dans la pupille de ce bruit, petit Munch de supérette -tu meurs !, tu meurs !- un grain de lumière sauve tout Un seul et ce n’est déjà plus l’obscur Un point sombre par contre n’éteint jamais le soleil. Quand la langue colle à la réalité comme au gel d’une (...) -
J’étais une terre creuse Féminin singulier...
15 mai 2019
Je sui une terre creuse Féminin singulier L’impact d’une balle dans un mur Il y a toujours une guerre dans mon corps. Ne m’étonne pas que la météo s’en trouve perturbée Qu’il lui faut alors déplacer le cargo de ton ventre vers ce vide Tu as le ciment frais des peintres du dimanche, le rire d’une thune dans le bol d’un mendiant, C’est à ce prix que le ciel veut éviter l’orage, clôturer l’éboulis d’un poème coriace Je laisse sur le chemin le mur (...) -
Nous ne fumons pas tous le même nuage Nos...
12 mai 2019
Nous ne fumons pas tous le même nuage Nos rêves se passent d’anticyclones ou d’orages Là où j’écris à la crème pompon tu traces des queues de Boeings Le temps soupèse nos tabacs au calibre du vent Nos calligrammes comme des ostensoirs assaisonnent l’azur et parfois ces flux de fumées ensevelissent le goût du ciel On ne voit plus que des cumulo-nimbus et leurs avis de tempêtes. Il fait gris Le monde est bas de (...) -
je me réveille comme un lac, son grand tissu...
2 mai 2019
je me réveille comme un lac, son grand tissu séché un matin dans la lessive des hommes le ciel a bu mon histoire les fibres insolentes des algues la traine des nageurs l’étincelle des alevins du poème j’étais une nappe amniotique , l’enveloppe silencieuse de la nudité ne reste ici qu’une assiette sale des restes du festin une méduse de capillaires écartelés d’angoisse la goutte dans laquelle j’écris d’un (...) -
l’enfant en moi tisse son pull-over
boucle...
30 avril 2019
l'enfant en moi tisse son pull-over boucle rouge dans boucle d'hiver avec le doigt patient crochet à faire il tisse à la roue de fortune un fil voué à la transparence le roi est nu dans sa coque de vent le roi tremble et le froid qui l'habille garde dressée l'impassible banquise l'enfant en moi tisse une étoffe de mystère close dans le coffre d'un étrange univers il me dit c'est un lac il me dit c'est la source une épave de (...)