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Je ne regarde plus les hommes Ils laissent...
10 mars 2020
Je ne regarde plus les hommes
Ils laissent derrière les coupes de champagne des visages troués, gigotant comme des ascenseurs.
Je ne vois d’eux que des bonheurs sous la paupière,
Quand ils acceptent la nuit et la chaleur rougeoyante des chemises
Quand ils sont modestes, des enfants de cœur.
Le reste, leurs immenses métaphores noires trainant sous leurs godasses, ne vaut pas ma peine de marcheuse
Ça ne vaut plus rien d’être nues
Nos (...)
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Mon corps ne me sert plus, sous la viande il...
16 février 2020
Mon corps ne me sert plus, sous la viande il n’y a plus que de la terre, de la poudre de terre. Mon corps n’a plus de fruits, plus d’enfants nuages qui montent au toit des maisons quand on éclate. Mon corps a rétréci, comme Gaza dans les serres des voleurs.et ces parcelles minimes n’ont plus au-dessus d’elles de couverture azur et d’oxygj’aime. Que des grappes brûlantes qui fuient. Mon corps sèche. La langue épaisse se tord, coincée dans les (...)
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J’en veux aux hommes, cette race de seins et...
4 février 2020
J’en veux aux hommes, cette race de seins et de bites, d’avoir déchiré ma foi.
Ils ont prié avec des tyrans de chapelle, des violeurs d’allégresse. Ils n’ont jamais supporté l’innocence c’était un fardeau lestant leurs sexes. Tout leur était maudit.
J’en veux à ces faiseurs de personne, d’avoir détourné le vol de l’enfance, une route barrée des frontières blanches du ciel. Chaque jour l’escadrille limitait l’enclos des oiseaux.
Je ne voyais plus (...)
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Nous avons tenu, l’amour planté à un pieu pour...
26 janvier 2020
Nous avons tenu, l’amour planté à un pieu pour quelques tours de chaîne
La liberté tourne comme l’ombre. Il est souvent midi à la laisse des heures
Nous prenant au cou.
J’ai mordu l’acier j’avais le croc d’émail dur des gens qui parlent en connaissance de peine. Je t’ai défiguré, arraché ton œil, lacéré tes mots.
Seigneur ! Est-ce si bas que germait ma liberté ?
Parfois, je sais n’avoir pas troqué l’amour pour un peu de vent.
Mon père disait (...)
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Chaque matin on inaugure le nouveau statut du...
16 janvier 2020
Chaque matin on inaugure le nouveau statut du ciel. Un voile retiré. À la fenêtre, je m’attends à voir le buste d’un dieu, un cheval, une femme accroupie. Mais cette boule aveuglante d’un spot devant le tas de terre. Il faut plonger ses mains dans la matière et pétrir ses héros. Entre mes doigts, c’est de la boue, des treillis, des bois… . Je participe au top Chef des faiseurs de beaux jours… Qu’en sera-t-il à l’extinction des feux ? Quelqu’un (...)
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Je me tiens dans le plus petit de mes...
4 janvier 2020
Je me tiens dans le plus petit de mes malheurs. Celui que je ne partage avec personne.
Tous les autres sont trop vastes, portés par chacun et même les bêtes.
Je colmate mon mal secret, triste ciment des mots- ils sèchent vite, prompts et durs-
C’est la nidification des apeurés, je tremble de vivre dans le déchet des jours
Mon désastre, je ne le dois à quiconque. Il est à ma mesure. Je peux l’accepter.
Le reste, la montagne fendue, les folies (...)
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Par moments, j’écoute la lumière. Elle descend...
13 décembre 2019
Par moments, j’écoute la lumière. Elle descend lentement dans la gorge des hommes, dehors.
À mesures de fatigue.
Ils sont graves de l’hiver, ce chant trop blanc de saison
J’’écoute comment la vibration s’échappe des chantiers, on dirait un tambour noir.
Les hommes, dehors, leurs bras secoués par des machines, eux scieurs de fosses, sales de lumière sale
Et comment ils font d’un bruit qui grimpe des fonds de la terre une laque de nuit huileuse (...)
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Il n’y a rien que je cherche, tout me vient....
5 décembre 2019
Il n’y a rien que je cherche, tout me vient.
Et ce qui me traverse est un feu de protons
L’amour à particules
Bombardiers de vents solaires, flèches insolites
Entames, piqûres, mitages
Je me tiens, pauvre barrage de chairs, à vouloir arrêter le jus
Debout ridicule statue narguant le fleuve
L’eau passe autour, l’amour dedans.
Et personne, même mon vieux fantôme d’armure
Ne (...)
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Le vent dont il me parlait, je l’ai écrasé de...
1er décembre 2019
Le vent dont il me parlait, je l’ai écrasé de mon pied. Imagine ce dont il s’agit : briser la liberté sous un pas ! Ce petit meurtre léger, invisible est monté dans mon corps comme une ronce véloce. Je fus couverte de fruits noirs dans ma cabane d’épines.
Pour oublier, j’ai pensé dormir comme un arbre au bord de la route tandis que le vent rampait entre les terres. Un vent rase mottes, avalant les sabres du chemin.
Je suis restée clouée. Il (...)
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Si tu me dis Ne me déforme pas en prononçant...
24 novembre 2019
Si tu me dis
Ne me déforme pas en prononçant mon nom
Je suis une mélodie friable
Qu’on peut tordre érailler jusqu’à la dissonance
Mon corps s’y tient debout
Et dans cette onde qui va secouer l’air autour
Tâche de ne pas faire de moi
Une lame coupante
J’ai un nom fait pour le désir,
Un nom fluide
Ne fais pas de moi
Un crachat d’épingles
Ni des menottes de fers à tes lèvres
Prononce-moi très bas
Que le mot que tu dis
chante
Modulant le timbre et (...)