textes de passage ... vibrations
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nous si crus dans la bise des attentes, cette...
14 mars 2021
nous si crus dans la bise des attentes, cette grande toile en cloques de frissons chaque heure dévêtue, chaque aurore éparée tendons nos tremblements linges frileux, devins nus, claquants drapeaux des espérances existons, petite armée de rubans écrits qu'un souffle lève et dissémine à l'oreille, nous si fluides écoutons le soleil. -
A table Face à face Les visages sortent les...
27 décembre 2020
A table Face à face Les visages sortent les griffes Des filins crochetés Des harpons d’ivoire Canines munitionnaires L’espace entre eux est rayé La guerre tisse des étoffes Folles, aucun motif Paroles vibrantes atteignent leur but L’intégrité des figures est rompue Longtemps il faut laver la table. Après. -
Crépuscule
8 novembre 2020
Crépuscule J’aurais bien à cette lumière sombre effacé mon visage Dans la vitre l’espérance est lamée de nuages Mon regard, une fente dans laquelle tombe la pièce d’un ultime soleil. Je suis plus loin de moi que jamais Un visage, au tard du pays sage Je laisse ce corps rejoindre ses chiens, ses loups de vent Ça fera un foyer aux fuyards Une luge à la traîne des bâtards Mes mots restent ici, glissant de mes doigts Vers les racines de la sphère (...) -
Alors je mourrai Et j’aurai le choix De ma...
10 juillet 2020
Alors je mourrai Et j’aurai le choix De ma famille Arbre, fluette tige Herbe dans le pré des communs Et le sable lointain qui habille La rivière sans vertige Où dormir est un ciel défunt Toujours ouvert Alors je mourrai Et je partirai à la requête Impossible épuisée Des sons de mes mots Rassembler la langue écaillée Puisque que parler est un ciel de tempête Toujours ouvert Et me dira-t-on alors Dans cette mort Qu’il y eut plus de chant Que (...) -
Je cherche encore ma mère La fenêtre par...
17 juin 2020
Je cherche encore ma mère La fenêtre par laquelle je suis née Une lueur orange m’aspirait parmi les soleils des ventres. C’était le foyer de ma couleur, la porte du monde où je devais apprendre à mourir. Orange saveur des femmes-fruits. Là dans la rosée du feu, je suis venue Mais du côté jour de ce corps j’ai brûlé mes ailes ; L’âme retroussée des accouchées s’est rengainée. Je suis seule au (...) -
Mon front met son casque de ciel Mes mains...
3 juin 2020
Mon front met son casque de ciel Mes mains sont lourdes. Balance Roberval pesant l’inouï Je porte dans ma prière de bonze le don du jour : la transparence, l’inconnu, l’empilement des lumières. Très haut, au-dessus, L’orgue qui pousse dans mes paumes expire un son pour habiller le néant Je suis le poète au long cou Je transmute mon rire en colonnes d’air chaud. La voûte de cette église bleue (...) -
Vérification des données. Côte fêlée. Clou dans...
25 mai 2020
Vérification des données. Côte fêlée. Clou dans la cage. Perforation des trous d’air entre les barreaux avec flux de douleurs. Vibrations de la matière à l’agitation. Rester sage assise Posture. Position. Garder la position. Ce sont des ordres Épaule enfusillée de rivets, shrapnel de du gymnaste. Mouvement trahi- contre-attaque du muscle. Le terrain est une tranchée osseuse. Je balade le temps le boitillement d’un thorax froissé, une écharde (...) -
À chaque fin de voyage, je ferme les yeux : le...
20 mai 2020
À chaque fin de voyage, je ferme les yeux : le ciel n’est pas mort pour autant. Et le suivant m’embarrasse de tous les chemins, déjà musette ronde. Je reprends la lueur, l’oiseau nouveau : le ciel n’est pas haut pour autant. Et le pas que je fais ne manque pas d’échelle, ficelles d’ondes à grimper. À chaque voyage début temps, un soir aveugle : le ciel ne m’est pas pour (...) -
Tu t’es adossé à la forêt Ton corps chaîne parmi...
5 mai 2020
Tu t’es adossé à la forêt Ton corps chaîne parmi les êtres Je sais, tes racines sont maintenant profondes Le temps fait des hommes des arbres, toujours Et moi qui n’ai qu’un lendemain de mousse J’enfonce mes cheveux Il y a des mycéliums voyageurs Qui enroulent leurs amours De tours de Terre en jours perdus Mes lanières de sève Déjà t’entourent et te serrent. Tu l’ignores Comme le ciel se moque des (...) -
Que gardes-tu ? Une pelure, une pelisse, des...
1er mars 2020
Que gardes-tu ? Une pelure, une pelisse, des particules osseuses qui ont couvert la marche, puis cassées. Etui, carquois, plumier, ostensoir, il n'y a que des refuges pour y glisser les tris de la vie. Collections classées. Et ces matins restés vides qui sont à l'inventaire... Il y en a tant qu'on finit par estimer à pleines mains le nombre de recels qui ne veillent sur rien. Ma vie à la conserverie ne nourrirait pas sa femme plus de (...)