S’attendre. Les semences de ces toiles...
dimanche 26 juin 2016, par
S’attendre. Les semences de ces toiles forceront-elles le mur ?
Jeter ainsi ses graines en l’air ou à la face des briques. Planter quelque chose qui vole ou grimpe.
Espérer que dans les immeubles empilés de nos gestes, le quotidien densifié des tâches, quelque chose reste suspendu et prenne racines. On se voit accrocher dans le vide des guirlandes et attendre d’elles des lumières et des accordéons.
Je plante ainsi en des espaces debout des nigelles et des pavots doublures, dans les migrations du poème. Je voudrais voir aussitôt éclater des feux ou des lucioles. Une émergence d’artificiers.
Je me trompe bien sûr.
Les murs ne prennent que lierre parasite et le temps n’est pas aux zeppelins phylactères. Le jardin suspendu est en jachères.
Alors coulent et grelottent des spores embryons, au sol durci de mon corps. Pénétrer ce granit sans air est une guerre lente. Et là au profond, est-il sûr qu’ils y naitront, ne se hissant sans doute que cousus au ras des pâquerettes
Verticalité | Vue sur le temps qui passe
www.robertmarleau.com
Messages
1. S’attendre. Les semences de ces toiles..., 26 juin 2016, 09:35, par brigetoun
mais vous semez
et les maturations lentes sont belles
2. S’attendre. Les semences de ces toiles..., 26 juin 2016, 11:21, par Anna2b
Les poèmes sont pour moi, des plantes extraordinaires avec leur propre exotisme. Le doute , l’absence, le sentiment d’abandon, d’impuissance, l’amour, en sont la sève , les couleurs, les feuillages. Tout cela respire, se tend vers le bleu infini.
C’est peut- être l’inquiétude de l’artiste qui donne les plus beaux chants...
Je ne me suis jamais remise de ce vers de Du Bellay :
"Et les muses de moi, comme étranges, s’enfuient".
Sublime.