Dehors, il y a du monde, des ombres grimpent
mercredi 29 juin 2016, par
Dehors, il y a du monde, des ombres grimpent aux arbres comme des singes à longue queue. Le vent leur tricote des manches et des résilles. Elles secouent mon cerisier, leurs yeux tombent roulant à terre.
Je marche parmi les fruits, impitoyable terrassière d’agates.
A la porte, il y a du monde, des chats et des corneilles virtuoses qui pionnent. Je les entends qui cherchent la clef. Les airs chutent sur le perron comme des habits de verre. La serrure a des mâchoires pour croquer leurs énigmes.
Je cadenasse le bruit, sous mon coussin de poils et de plumes.
Ma chambre dort à peine, dedans il n’y a personne.
Ni mon ombre, ni le chat, ni cet oiseau en costard funèbre pour tendre de noir les cérémonies de la fatigue. Même pas un tambourin, même pas un croche-pied, quand je tombe à la nuit, cette danse qui manque.
Messages
1. Dehors, il y a du monde, des ombres grimpent, 29 juin 2016, 20:56, par Anna2B
Très beau texte.