textes. mêmes mots. reprises. encore et encore
garder la cadence, garder l’identique rythme, le mouvement semblable.
développer en repartant du centre. toujours revenir à la naissance, au premier bruit

y revenir et puis tenter quelques pas plus loin. tirer tirer son verbe élastique et puis docile comme pour hypnotiser mes frontières, reprendre, scander le même son, la ritournelle envoûtement.

je cherche le premier mot. par où ai-je débuté, quelle goutte d’encre et quel étirement suivant ? je cherche la forme et pourquoi je n’ai encore rien apprivoisé. quelle peur finalement me ramène et me rembobine ?

parfois, tous les rajouts, les extensions de poème semblent faire fleuve neuf, une eau presque autre mais il y a ces trois ou quatre mots, régulières reprises et qui me prédisent le futur, l’éloignement, une avancée à la manivelle.

j’ai ma figure, mon engrenage, ma fonction motrice dans le paysage et la vie
et bien qu’il soit évident que je ne suis jamais celle qui fut, je n’échappe pas à ce mouvement.
tout ce que je fais n’est que la variation interminable du premier cri. un ostinato textuel