c’est l’heure où je dois ramasser le bleu qui...
lundi 11 décembre 2017, par
c’est l’heure où je dois ramasser le bleu qui reste encore. récolte.
le ciel se cache comme une perruche en cage, un jupon de cendre et cette couleur qui monte avec la nuit est épaisse. tant.
je regarde par la fenêtre lacérée de ciseaux à chaque oiseau qui vient. sur l’accent aigu du pré une autre fenêtre jaune aussi.
bientôt la pesée Roberval. la nuit sera plus légère et je compterai ma charge de cyanure à la fin des mois.
c’est l’heure où je scie le vide à bicyclette, l’immobile pédale en danseuse. ma jambe monte et descend, catadioptre de la douleur qui se dandine. je poursuis le cul d’une vieille morte.
c’est l’heure où le silence déborde de la fenêtre. pas un nuage que de l’ombre. ça emplit ma bouche. je ne manque à personne
mes caresses se livrent entre des images, fagots de feu craquant, l’os de l’amour brisé, ils mordent entre mes cuisses.
Messages
1. c’est l’heure où je dois ramasser le bleu qui..., 11 décembre 2017, 18:55, par Anna2B
Quel beau texte encore que celui-ci où le soir descend sur la solitude. Chez vous, Anna Jouy, les mots pointent la sensation de vide autour du corps animé, une exactitude poétique qui touche le lecteur.
2. c’est l’heure où je dois ramasser le bleu qui..., 11 décembre 2017, 20:41
Grand merci lectrice amie