Et je cherche parmi les mots ces crochets. Qui se fichent dans le temps, le retiennent en le perçant, juste sous la langue. Des mailles de fer entre les souvenirs, entre les phrases avec dedans un venin acide et pugnace qui fait soudure.
Ces petits mots sortis des boîtes à ouvrage, imperdables, épingles, pressions... Sans doute, alors, enfin, et encore... Enwagonner le langage, puisque les heures ne cessent de happer d’autres heures, et puisque d’autres durées s’arrêtent au passant des suicidés parfois.
Ils n’ont de cesse de rapercher dans la mémoire, les images décousues de ce qu’on a cru savoir en continu. Alors, on mettait sur la table des gâteaux ; sans doute il fera beau demain ; enfin, il m’arrive d’aimer à la folie, et encore je n’ai jamais su.
J’ai ma collection d’attrape-rêves, dans des boites secrètes. Chacun d’eux me rapporte non seulement la mémoire des choses dites mais son ambiance particulière. Il n’y a pas un sans doute qui n’ouvre la porte de quelque interdit. Pas un enfin qui ne respire avec moi un soulagement. Pas un et, qui ne soit le fruit de ce qui me dépasse et reste insensé et incontrôlable.
J’écris avec des mots grappins, peut-être.