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Tu disais… Je me méfie des avaleurs de moelle...

mardi 26 mars 2019, par Anna Jouy

Tu disais…
Je me méfie des avaleurs de moelle qui mordent à l’arrière des cous. Ces furets, leurs deux mains sur mes cils pour éteindre le soleil, -coucou qui c’est ?- effacent l’espérance.
Plus aucun crépuscule au fond des conjonctives, qu’une eau de nuit simulant le baptême
Approche-toi de ma bouche si tu veux me faire ivre- parle peu, parle loin- dépose ici dans l’urne à palabres, le fruit la guérison et la vie
Il y a longtemps que je n’ai plus goûté ces salives amantes, frappé monnaie sur des lèvres scellées.
Le corps que je possède rumine des foins d’amour, je mastique des rayons d’or.

Tu étais assis dans le fauteuil rouge, empereur du silence, entre toi et la porte les continents noirs et ton tricot de corps flottant au mât du radeau. Tu étais assis mais c’était un faux théorème, ton rêve tombait au ciel.
Tes mains comme des ancres tenaient mordicus au cuir des assis.
Trop léger trop volage, disais-tu, je dois planter mon os dans le sol pâture.
Toute la nuit
La dérive
Et quand j’arrivais dans la chambre
Tu revenais par l’Est, rond chapitre d’un poème de méridiens
Je ne forçais pas la serrure de l’aube
Tu avais ton canif et la trousse des clefs du rêve entre les dents

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