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Agrès acrobates parait donc ces jours chez...

mardi 17 septembre 2013, par Anna Jouy

Agrès acrobates parait donc ces jours chez p.i.sage intérieur Dijon
(http://p-i-sageinterieur.fr/
ce recueil rassemble une partie des poèmes écrits d’abord entre 2010 -12 sur mon blog d’archives (cf. blogsroll) et retravaillés ensuite pour un ensemble plus sobre ,mieux organisé et cohérent.
Werner Lambersy m’en fit une préface mais ces textes semblaient voués à demeurer sans suite. Cette parution est pour moi une très belle surprise que je dois à Yves Bouin- Thiedey, Sophie Desseigne et aussi à Claude Vercey.
Le recueil rassemble des textes écrits eux aussi à l’aube , ayant un rapport de proximité affective avec des tableaux, des gestes picturaux et avaient dans mon esprit et mon cœur un destinataire précis.
Maintenant c’est mieux : ils sont ouverts, appartiennent à tous ou personne. Cela parle d’amour, de distance, d’éloignement et du bonheur tragique d’aimer large et sans frontière.
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Je veux bien qu’il n’y a pas de poésie dite »féminine. Il y a poésie ou pas. C’est tout. Si les poètes
ont un sexe, la poésie, elle, n’en a pas ; mais bon dieu ! , seule une femme, une femme amoureuse,
pouvait écrire ces « Agrès acrobates » Tant il est vrai qu’on passe d’un trapèze à l’autre de la vie
par une sorte de saut de l’ange, de salto mortale, où, dit-elle, « scellés par un peu de pluie »… « je
glisserai dans tes vapeurs » « quand tu tiendras mes mains comme des chaînes d’oiseaux. »…
Remarquez, au débotté d’une langue simple et directe, la pertinence impertinente, la pudeur
impudique des images physiques ! C’est assez rare quoiqu’on dise de Mozart assassiné par la censure
ou la morale dominante, pour ne pas se taire et proclamer la jubilation, la fruition extasiée mais
laïque, la saudade, cette absence habitée, la Sehnsucht, dont sont inondés soudain les lacs asséchés
de l’être et les déserts encroûtés sous le sel d’une parole parolière et sans miracles ! Il ne vaudrait
pas la peine de lire( ni d’écrire) une préface si n’apparaissait là une double urgence devant l’inconnu :
de marquer et de faire remarquer l’amer côtier que dissimule, dans la tempête, la brume entretenue
par l’édition médiatique et moutonnière ; de pousser un cri de ralliement, une voix de sentinelle, en
écho à celui ou celle, qui perdu(e) comme tous les autres, appelle et tente de s’approcher dans la
sombre forêt des émotions d’un feu qui réchauffe et referme le cercle brisé des amours et des amis.
L’Univers est né d’une onde, d’un frisson de la Matière, d’un chant de la lumière. Jamais la poésie n’a

oublié d’où elle venait ; jamais le poème n’a perdu de vue le réel ; jamais on n’a conduit le poème ni
la vie où ils ne voulaient pas, sans qu’ils cessent aussitôt d’être. Ce frisson, nous l’entretenons, nous
les poètes et Anna Jouy particulièrement : ce frisson c’est la vie qui n’a de sens, s’il en fallait un, que
partagée. Anna Jouy a les mots pour le dire et l’envie assez, pour en donner à la fois la musique et
les silences dont elle est faite.- Certains sont nés le cul dans le beurre et le cœur dans la confiture !
Ce n’est pas à eux qu’elle s’adresse en priorité. Mais à ceux et celles qui, comme dans le choc entre
le pot de fer et le pot de terre, savent, sentent et se réjouissent que demeure le pot de terre parce
qu’il manque, lui et sa fragilité, à jamais pareille à la nôtre sur cette terre où nous allons comme des
fourmis sur une peau de lait à peine refroidie.

Werner Lambersy /avril 2012

Pour l’adresse de commande, c’est la suivante :
p.i.sage intérieur
11 rue Molière
21000 Dijon
FRANCE

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