Je suis dans cette part de ma tête qui n’a pas de sons.
De ma tête ou du corps
Peut-être suis-je perdue entre le foie et les reins dans un organe qui n’entend rien ?
Je pense avec les poumons peut-être.
Dans ma bouche ne frappent que des mots choses, reptiliens, qui n’ont gardé que des réflexes bavards frappant ma langue et les joues, quiproquos, rebonds.
Depuis qu’il tombe dans ma tête des pluies de gélules, ma langue fourche sur la mort. Ce sont des flocons de froid. J’ouvre la bouche. Avaler le dehors. Sentir cet accroc glacé gratter ma gorge, rayer les cordes.
"Pour chanter en voix de tête, pour monter en oiseau, se départir du sol pour des ciels artificiels" dit l’étiquette.
Depuis que je marque mon chemin de cailloux novartiec, me perdre est impossible. Alors je regrette mon hiver, la pâleur d’aspirine de la terre qui me fourvoyait vers des pôles d’artifices splendides.