interroger le pont, sa rambarde et les hauteurs qu’il laisse sur la mort.

interroger ce plongeoir inusité et ces portes partout sur l’invisible vie, longue baies des anges ouverte sur l’enfer.

interroger les images, celles qui me viennent du boulier et la tête, ces mannequins précieux des coutures illisibles. défilé sans arrêt sur le tambour du cœur. quelles sont ces maigreurs et pourquoi leur beauté frôle-t-elle le squelette des mots ?

interroger l’abri la solitude dans la nasse. impassible défi d’existence. dans la chambre stérile, bulles et phylactères. tu saisiras combien la cruauté de leurs silences, combien les artères lentement durcissent dans le cœur. plus rien n’a d’importance, la fin dans un effacement de mémoires.

interroger cette constance. ils s’en vont tous oubliés, seuls et ratés, un œil dans la poche et l’autre de verre, depuis longtemps joué sur la piste de l’univers.