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journal de l’aube 57

mardi 24 septembre 2013, par Anna Jouy

N’ai guère d’autres choix que d’ouvrir la chemise, laisser bâiller la fleur des seins.
Dans leur corbeille.
Je songe mon corps comme une balise où s’arrête parfois un regard.
Ensuite me reste à imaginer mais c’est inimaginable, que quelques pensées- frêles poèmes ou assauts de cris - ont traversé quelque part les champs du désir.
C’est le choix d’un dialogue secret, d’une voix qui ne peut rien dire mais toujours susurrer,( cerveau déconnecté) qui ne passe pas par les justes chemins.
Ma chair dit je veux. Ma bouche, elle, retourne ses gants rouges sur la table des offices

Dépouiller misères, grelot pendus à ma robe, ce bruit adossé à mes gestes, sonnettes inutiles de la lèpre.
Dépouiller ce que j’invente, le résidu des mutations de l’encre. tunique nue, c’est ainsi que je borde le lit de ces deux vies

la tienne amour
la mienne amour
et les cannelures de nos baisers

- qui s’occupera ensuite du jardin de l’ombre ?

Dépouiller l’étendue de safran des coïncidences, leur rendre leur nécessaire de toilette, le propre, l’odeur de savon des vraies rencontres.
Désabuser enfin ce triste jour qui augura des conséquences meurtrières.
Défricher la jungle du carré domestique
Nettoyer la terre blessée
Reconquérir mémoire à pas d’étincelles
Réapprendre et cesser gentiment de dire je sais
puis éclater de rire.

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