Journal poétique / www.jouyanna.ch

sur "fenêtre"

dimanche 15 décembre 2013, par Anna Jouy

faire cet inventaire, ni gai ni triste, ou les deux, ou plus l’un que l’autre, tout cela n’a pas d’importance...
seulement pourvoir à mon besoin de vie. nourrir la respiration, la profondeur de chaque scène. pourvoir, alimenter, mettre des étais à mon existence.

oui, elle a des aspects fuyants, des perspectives sans bordures. alors, y appuyer ma pensée, en donner des résonances, le froissement fragile de ce à quoi j’ai songé lors de tel ou tel événement, pendant, après le plus souvent, quand il m’a été donné de revoir le film, de faire des arrêts sur chaque image. dire, même ne serait-ce qu’un détail dont personne ne se souvient plus mais qui est le mien, unique pour toujours.

il y avait un grand froid dehors, la nuit était jaune de lampadaires. la rue vide. derrière moi ce bruit de gens qui frayaient pour enfanter la connerie ordinaire. cependant qu’au bord de la fenêtre se jouait l’histoire, un amour en train de mourir, qui se détournait..le mien.

je m’en souviens. je le reprends, non parce que j’en souffre -tout cela est fini-. mais parce que la vie avec aussi est menacée de disparaitre.
alors l’engrosser de ce précieux, de ce subtil, de cette énormité exaspérante des mots, ceux qui la révèleront, la fixeront à jamais de détails, d’ éclats et la rendront éternelle ou exceptionnelle...

< >

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.