Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 112
26 novembre 2013
des appuis, des rivages. prendre appuis sur la mouvance. sable et eau. l'instable gigue des lettres de noblesse. c'est un monde plein de a- privatifs, de de- départifs, de sécantes et d'abs-traction. leurs présences en moi, mots emplis de cisailles de dé-coupes de tranches ex-limen, éliminées, tombant de la planche, comme rondelles, comme parcelles, comme des couches transparentes véhiculant des coeurs moléculaires d'amour. le laser (...) -
journal de l’aube 111
25 novembre 2013
Monde complexe, petites figures. chaque pas dessine des carrefours, des giratoires nous retournant dans nos nids, crêpes semelles. quel jeu ? quelle routine dont nous ne pouvons guère nous évader tandis que la roue toujours rattrape l'aube et que j'égrène ainsi mes dents ? retour dans mon monde, dans le cercle carré de ma chambre, dans la nuit, dans le lit, dans l'odeur, dans l'aube qui fait anse. retour à la matrice avec des choses (...) -
journal de l’aube 110
24 novembre 2013
oui il y a des jours où l'aube n'existe pas. on ne se lève pas. on ne revient d'aucun endroit noir ou blanc. on poursuit son énorme glissade, le toboggan. suite sans fin des heures lentes, des mots inédits -tout semble inédit- c'est parce qu'on est dans autre chose. dans un autre rythme sans doute, qu'on est dans un autre pays, dans un autre système.pas l'impression des séquences du temps, pas les voir, les toucher. mais se laisser (...) -
journal de l’aube 109
21 novembre 2013
me défaire, me désembourber des filets, des traces, des mailles. la voix dans son fourreau, strangulation col roulé de mots barbares. je ne reconnais rien, ne veux rien savoir. tenter au plus fort d'être moi- force capitale de la tête- d'être brute toile sans apprêt. ignorances si relatives. mon corps, mon étendue repliée dépliée, double-mètre brisé à la rotule. anse de hanches, crique tendue du dedans, de l'ombilic comme d'une couveuse sortent (...) -
journal de l’aube 108
20 novembre 2013
recouvrir l'ennui irréversible avec un tas de plumes. cherche semis dans des recoupements, des langues autres, perdues, des parcelles de sentiment.même un peu ne ferait de mal. vanité épuisante d'un monde sévices tout compris. je fricote avec des zèbres, rais de nuit rais de jour. ces arceaux domestiques qu'il faut franchir à la guépard, griffes et corps, les dents bien aiguës. énergie vorace et ménagerie ordinaire dans laquelle on croit me (...) -
journal de l’aube 107
19 novembre 2013
passer en revue les arches de la nuit. invoquer des échos, des piliers en forme de raquettes sur le court du poème passer là, entre les voûtes de cloches, dans les coupoles translucides qui restent sous mes paupières et souper d'un peu de ces larmes sans raison, ces surplus de sel qui signent au bas des pages des dédicaces de chagrin. entendre alors le craquement de ressort des échelles du grenier, le retour glacé des nerfs de l'acier. (...) -
journal de l’aube 106
18 novembre 2013
traversées dans les bandes noires, tranchées d'un combat avec l'ange. se démettre l'existence ordinaire, boiter bas dans la course contre le songe. toujours un peu la bataille qui force le boyau, qui progresse d'épaules et de jeu des coudes. aller à cette friction en des endroits bien étonnants. rendez-vous parfaits en des lieux qui me connaissent eux et que j'ignore superbement. c'est ça le rêve, cette inversion du parcours : le monde (...) -
journal de l’aube 105
17 novembre 2013
aube passagère, qualificatif actif. fluide gris dans la vasque retournée du ciel voué à des opérations de transfert et d'échanges. ils ont raison ceux qui parlent de douane, de zone franche où se monnaient des taxes lourdes et mes papiers bien trop légers ...ce tremblement merveilleux de l'air changé en vain. je regarde. et avec ce jour qui monte dit-on, mon âme qui se replie fleur tassée dans les salles de l'attente. laisser le corps (...) -
journal de l’aube 104
16 novembre 2013
le temps de ma guerre est étroit, une bande gazée de mots qu'on a bombardés dans l'air. un temps compressé, cerclé désormais de murs de plus en plus hauts. le temps s'est arrêté là, dans cet espace où la guerre n'a plus trouvé de couloir à vents, de bras ouverts, plus d'échappatoire. comme un camp d'isolement, l'hostilité dedans, lion d'abord, puis apprivoisée et puis squelettique animal de zoo et bientôt rien qu'une armure vide. derrière ces (...) -
journal de l’aube 103
15 novembre 2013
a-t-on le choix ? s'impose-t-il, comme des évidences, volets qui claquent avec des bruits aveugles ? a-t-on le choix ? ce qui me conduit efface la route, frottoir à ombre, le tableau redevient noir du trouble schisteux de l'ardoise. a-t-on le choix ? maintenant on y va à la cloche, aux guidances de nos oreilles, à l'indécis décrypté et sorti du goulot de nos fioles. angélus du matin, du soir, je laisse l'ange frapper le pédalier du (...)