Je sens trembler sous le pelage du chat le braille du plaisir
J’ai sous la main le stylet silencieux de son message
Je vibre d’une onde minuscule mêlant ma corde aux laisses des bêtes
Prisonnière domestique et puis neuf tambour de l’autre côté des peaux
Je poursuis,
plus loin
Je ronronne des ronds d’univers
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journal de l’aube 27
21 août 2013
c'est la pleine lune orange, qui déjà a fait le détour de la maison. nuit percée. des milliards de lumières veillent sur la blancheur de mon sommeil. ignorance de la distance. l'obscurité semble être la seule capable d'ouvrir la porte vers l'innombrable infini. dans ce noir, il y a l'allègement du présent, l'apparition des invisibles, tous les invisibles, rêves, cosmos dieux et mythes transformés en constellations. le corps devient (...) -
journal de l’aube/26
20 août 2013
un certain nombre de vins, sèves bavardes et glissades sous les grilles une petite quantité, la dose minimum une pluie après l'autre à la cuillère à thé que je mets en bouche que je tète lentement pour bercer la faim le manque que tu ignores tant le jour et toi te comblent anses de papier pour osier cotons légers des toiles pour retenir le manque qu'il serait bon de cacher de tenir à l'écart d'une main ou du loup sur le regard le manque (...) -
journal de l’aube 25
19 août 2013
rien qui ne me soit déjà donné. je sens ces courants d'air adducteurs. le fiel qui passe dans chaque coronaire. l'amour aussi. ces visages gris qui se ferment et tentent de retenir une pensée sourde. je suis le meunier de ces grains de folie. dans des presses sensibles, ils passent, se broient, écrasant au monde leur farine, mise bas d'évidence. enclaves de pierres, garages sordides des larves de guerres, de douleur.des cocons d'amour (...) -
journal de l’aube 24
18 août 2013
17 août l'obstination est une muselière sur le flair. entêtement inutile qui trace dans de multiples parfums une odeur d'amour fait. cherche, chien battu, rabattu par ma propre senteur. l'obstination cadenasse les fluides, met la bonde aux rigoles de quelques poissons d'argent. je veux faire passer la mer dans un chalumeau et puis dire que c'est la Manche dans mon tuyau. traversez à sec voyageurs, Londres n'est plus une île ! cherche (...) -
journal de l’aube 23
16 août 2013
la nuit tire le drap à elle. chaque matin je la vois qui frange à qui mieux mieux la lumière. je suis désormais en avance d'aube, la main ouverte avec de la matière noire dedans. je peux chaque jour dire ainsi une autre aurore et c'est sans doute pour ça que ça ne se lève jamais quand je m'y attends, pour que je puisse continuer d'écrire ? je me rends compte que je suis comme elle, avec cette zone indéfinie, cette sorte d'orée tout autour, (...) -
journal de l’aube /22
15 août 2013
tous les jours j'y pense ce n'est pas que je les vive mal pas que j'aie si mal non plus tous les jours me demande me le dis tout bas que seraient -ils si... tous les jours j'y pense une erreur a changé le cours des choses tous les jours m'inquiète tous les jours qui boitent de bas en bas de cahot en chaos beaucoup d'ombre entre les pierres le chemin garde-t-il la lumière en dedans ? tous les jours ce n'est pas que ce soit si dur (...) -
journal de l’aube 21
14 août 2013
je suis une femme et je ne jouis pas comme un homme. en dedans autrement. c'est un autre désir, c'est une autre intention. à chaque fois tout mon être pourrait s'en trouver modifié, s'en trouver plein, s'en trouver vide. mon corps est un palais des naissances. ce qui me pénètre donne vie, parfois la mort. et puis toujours. je suis une femme et j'écris de cette évidence, avec elle, comme il n'y a jamais eu d'autre raison à écrire que de (...) -
journal de l’aube 20
13 août 2013
chaleur familière. les draps torchonnés dans un coin. le rideau qui se lève sur un spectacle de gros nuages. la marée immédiate des pensées. elles arrivent en bloc massif, comme une cagoule sur le crâne. accepter à nouveau le masque, y a-t-il d'autres solutions ? le bruit infime de l’extérieur qui lentement pénètre et s'installe. la rumeur silencieuse de la fin de la nuit. ces matins vifs et confortables, ces matins laborieux qui ne livrent (...) -
journal de l’aube 19
12 août 2013
journal de l'aube 19 décroche des dernières nervures du rêve. être du goulag ne fut pas des plus reposants. la lecture de Makine, mêlée à d'autres images, a rendu le sommeil crispé de l'angoisse du fuyard. une machination à enrayer, un polar tchekovien, une Sibérie pleine de migrations d'assassins, tout cela. je gardais aussi dans mon sac un gros poisson vivant auquel on avait arraché par sadisme les nageoires. je songeais le cacher dans la (...) -
journal sous l’aube 18
11 août 2013
pour l'instant