textes de passage ... vibrations
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sans
19 août 2016
Je n’ai pas le goût de l’ordure, ma colère est un chardon intérieur qui pousse et me bleuit le dedans, tout en ciel de silences Pas l’envie de la frappe, de la main qui claque et tire ses doigts comme des sagaies, mon tir profond profond s’enfonce dans les antipodes du crime Aucun besoin de sang, de trier mes mots parmi les obus et les calibres ; je ne suis pas la munitionnaire de verbes projectiles. J’ai le poème auto-immune, il perfore (...) -
précieux
12 août 2016
faire noeud sur le fil mélodique boucler ainsi les notes basses, les fonds d'étang serrés sous la langue friser les échardes, circuit d'accrocs les dents pointues à fleur de gencives, dans la chair du son dentales en collier qui claquent et ces lames sifflantes, piercings pour arrondir le vent et le pousser droit jusqu'à la voile gonfler la roue de fortune et oser le voyage évacuer du lest, qui s'est assis sur les poumons tumulus de (...) -
mahler
10 août 2016
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mercenaire/17
8 août 2016
La nuit est un grand lit dressé, les hommes y appuient leurs membres d’oubli. Ils portent des brassards de deuil comme des paquets de mort, enrubannés de l’ombre. Et comme ses messagers, l’obscurité les désigne sentinelles. Je prends alors mes pas les uns après les autres, graines de chemin entre leurs arcades. Ils veillent à jeter sous mon pied des entorses mais je prie alors, des psaumes aux lampes funambules. L’air en est rempli. Et (...) -
fruits
7 août 2016
Grâces À ce qui me secoue, tige portante, lourde de cosses à vent Tant je cherche à rejoindre la graine, la petite cabane de l'atome où dormir résolue, loin de l'inquiet. On agite les pailles et le riz, une espérance de feu bref et d'enfants. Je ne suis toujours pas délivrée Alors que l'on me pardonne de courir après le cri, l'injure ou la caresse. Comme si l'écho était une terre Je suis dans l'incessant balancier de la tête, avec des (...) -
mercenaire/16
6 août 2016
Nous devions nous asseoir sur une perche, à pêcher l’aube jaune de l’été. Nous sommes à la fabrique des poussières, ce grand âge dont il faut croire chaque chute plus féroce. Entre l’équilibre précaire, comme un étranger. Tombera, tombera pas mystère. Je veux manger le réel comme des graines, savourer la piste des minerais de vie, une église après l’autre, avec des rubans d’encens où poinçonner nos plats. Des graines loquaces. Nous suivrons à notre (...) -
mercenaire/15
4 août 2016
Dans l’enceinte de l’absent, son ventre autour, le revers de ses paumes sur la flamme qui tremble. La maison est un boisseau de graines éparses à jeter dru au jour qui attend. Mon visage cherche le vent, le baiser des enfuis et leurs souffles Je pose mon duvet de paroles sur le bord de la fenêtre et j’espère Le passant, le fou et le soleil. Rendre plumes. Je monte un instant moi aussi au cerisier. Déplacer une échelle, fourbir un point (...) -
mercenaire/14
3 août 2016
Je me sentis défaite Les forêts me tricotaient l’âme de leurs aiguilles en fûts de ciel La terre lavait mes pieds comme une mer Elle enflait couverte de navires en briques rouges L’air m’entoura d’une écharpe poreuse Tuf léger des bulles en leur prison de pierre Le poème entra me poussant aux recoins du jardin Il me frôla lucide quand j’allais guérir des venins Je me sentis défaite Mon corps tendit l’arc J’étais une voile ronde qu’un souffle (...) -
mercenaire/13
2 août 2016
Ce n’étaient que des enfants, c’est-à-dire encore une neige neuve, des êtres fluides qu’il fallait laisser grandir. Nous dévorer. Il faut les nourrir de mots, les appeler aussitôt. Mais qui entend la stupeur des femmes ? On n’a pas idée, tandis que dorment les êtres dedans. Je n’en gardais rien que quelques ombres. Un intérieur de molasses, les vertes murailles de la pierre que j’étais. Terre, tu portais l’unique dureté, le marbre prétentieux (...) -
mercenaire/12
31 juillet 2016
On aurait dit ce vol de rouge-gorge qui émiettait les flammes Un maître-chanteur rompant le sang des aubes Rien ne verrouillait le feu Je frappais mon écuelle de fumées comme un charron de l’infortune Voir le soleil qui roulait et se détachait de la fenderie et de mon outil Le voir quitter l’horizon où je tisonnais Restaient ici la colère, la nuit qui sait Et des brandons de mots Je tentais de crocheter la serrure lumineuse. J’aurais aimé (...)