hors chants
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défi général
29 octobre 2013
chasser de ma chambre
ces mots qui n'y viennent pas
décalquer le bonheur sur de vieux journaux des photos des bandes annonces
de ces images à nous poursuivre toujours
la mienne ressemble à un moulin
remisée dans un livre, pliée en quatre et découpée dans un magazine
cela dans l'ordre
tous les livres me plaisaient en ce temps-là
attendre le passage du cafard
il va venir
peut-être
barrer sa route
l'esclafouiller sur le mur
tatane (...)
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poème
28 octobre 2013
des arbres aux ongles courts portent le ciel
quelle robe revêtir pour aller à la prière jointe
de l'oeil et du rêve
des pétales comme une tombée de sucre
remuer la candeur
battre en neige psychoses et merveilles
je dénoyaute la lumière
et découpe des pointes les huit de l'infini
je suis la copiste des secousses telluriques
furie ordinaire
amazone au mors
à l'amour mixé permutable
chaque lot d'oracles réactive les absences
le sol (...)
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là-haut dérisoire
27 octobre 2013
encore l'insistance de ces parfois imparfaits, ces songes en semis de sommeil, à la volette du vent, de la tête qui tremble et secoue les graines. je suis un encensoir qui brûle au parfum.
encore ces parfois où je remonte le cou, torche de lumière. tambour et membrane, encore, que j'aimerais exécuter et gravir pour de vrai. qui me dira le toucher du soleil ?
je suis de ces herbes vouées à s'agiter sans attache sans muraille. parasite (...)
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musique thaïs
26 octobre 2013
la musique remonte, celle-ci n'appartient qu'à un seul souvenir. elle y a été cousue comme un bouton à vif pour passer dans un accroc fait à notre peau. il fallait toujours qu'on nous agrafe ensemble comme deux pans de laine. quand j'y songe, je ne savais même pas l'importance que cela avait d'avoir si chaud. on regardait trop loin et le vent d'ici n'était vraiment pas pour nos peignes. enfin c'est bien ce qu'on croyait.
maintenant tu (...)
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pièce à pièce
24 octobre 2013
mes poignées de mots dans des paumes d'ammoniaque
je voudrais tant mordre un cerf-volant
m'y accrocher prendre de l'altitude
comme des moineaux à la louche et la légèreté de mousse du ciel couvert
tenir la parade des nuages
je suis un jouet démontable, du pièce à pièce, interchangeable
un coup de sac au loto
un robot serveur, des pigeons d'argile pleins les poches
ce dépotoir à verbes des usages et contre usages
dans lequel on racole (...)
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quoi donc
23 octobre 2013
je marche, je marche sans cesse. c'est mon terrain. je rotule, je ploie, j'actionne aux tendons. je marche mais ne voyage pas.
je lève le muscle, je plie, je baisse, je pousse, je bielle des mécaniques. roues actives huilées, des courroies transmises. je bouge mais ne me déplace pas.
je creuse, je vilbrequine, je fore à la tourne, j'enfonce terres grasses ou sables mouvants. je manipule mais ne troue pas.
j'ai le goût de ce vin, de (...)
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confusion
21 octobre 2013
je me déplace, je passe confuse
entre des nefs et des étoiles.
mon père ce géant de la mort vole dans sa jupe rouge
dans le froid gigantesque des souvenirs
je suis le doigt de lumière qui tremble dans la cire
qui tremble dans la vitre
le vitrail sauvage des forêts cathédrales
mon film est de moires
de la moire-suie des bandes trouées des histoires
un rêve me dis-tu
tu sais que je rends poème à chaque décès qui cogne l’angélus
visite de (...)
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les lignes du dimanche
20 octobre 2013
longer les lignes, j'aime un pied devant l'autre jouer au train qui fuit
la ligne Paris-Bâle ou le flanc herbeux de Fribourg Avry
longer ainsi la vision, qui ouvre javelot sage l'horizon et mes idées
bruit de gravier bruits du gravir. les sols se meuvent sous mon poids d'images
longer du doigt le bois de la table, le refuge des miettes fentes recels destinées à maintenir une trace de traces.
longer le mur, toucher le fil de plâtre (...)
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grippette
19 octobre 2013
ça y est, je l'ai ...joli samedi pour être peu bien..
île de la douleur sans autre salut que le calme couvé sous les couvertures.
je crois qu'il fait doux. dedans je brûle.
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entre oubli et ressac
12 octobre 2013
ces hypothèses invérifiables
nombreuses
gabarits enfoncés dans le vague de ma demeure
pour retenir du vent n'est-ce pas
si féale à un brin de mourir
ce rien d'inspirant que j'image
empilant sur mes traits le guillochis d'orfèvre après tes dents
jubilation expansive provisoire
je dois ensuite parlementer avec nos draps
dures charges ordinaires
nos liturgies abrasives où je tente d'effacer ta marque
perdre ces pigments jusqu'au bord du (...)