rêves-traduction de la nuit
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after
20 juillet 2014
Que font les autres de l’après ?
Quand on a tout remisé, essoré les histoires et qu’une forme de blancheur livide aspire les souvenirs. Femme de manège femme de ménage
Quand on va entre les chambres cueillir les fanes des rires, des confidences et quelques écorces plus rugueuses, les mots en gypse de murmure.
Quand il faut longer les pièces et rembobiner les ombres pelote défilée d’une destinée à une autre
Quand on cherche un oubli et qu’il (...)
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un dit de solitude 6
14 juillet 2014
un dit de solitude
de toute la douceur vous êtes la pire
à mes sens, des flocons de glacier
des chutes avec des poignards et des gouttes
le tremblement de l'esprit que rien ne réchauffe
le temps crisse n’est-ce pas
acide moqueur et ses grignotis courent à me ronger les os
il n'a de cesse que de construire
................. un empan après l'autre
.................l'éloignement
...............de jeter plus loin encore son manteau (...)
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un dit de solitude 5
13 juillet 2014
un dit de solitude
goût de poivre biscotte
je grignote le cercle serré de la maison
je visse j'enroule le parterre sous la nuque
je m'écroule
........ - ma respiration dans une bouteille un sceau à la cire
je retiens l'existence jusqu'au rouge devenir
je retiens l'espace dans le caveau de la bouche
qu'importe est devenu mon mot de trop
celui de toutes les sauces
celui qui incante
qui balance ma peur bien raide sur le bord du (...)
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abstraction
9 juillet 2014
Ce moment où quelqu’un disparait…ce n’est même pas un moment, juste une respiration, une note pointée.
Je veux dire où c’est une évidence : jamais plus ! Bel et bien disparu, effacé, comme si l’ombre qu’il avait encore s’était elle aussi définitivement laissée absorber dans le noir et qu’il allait être impossible de trier l’obscur de l’obscur. Jamais.
C’est donc une cause perdue. Rien ne fera ressurgir la silhouette, le trait, la démarche. Surtout (...)
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dit de solitude 5
8 juillet 2014
un dit de solitude
encore un cri
un enfant échoué entre des cuisses
une respiration- un cri une respiration-un cri
pluie morveuse
la Terre hurle sans fin ses poumons
éboulement de cellules
contre quelle statue s’immobiliser
socle de fumette où flottent un général et des chevaux croupés
l’airain
le granit
les pierriers démographiques du glacier
– voix inquiète –mais ne serait-ce qu’un roseau pour tenir les mésanges
tous ces (...)
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hier
6 juillet 2014
ne pas raconter. ne rien se raconter, surtout pas des histoires. il y a bien assez de la vie pour compléter le texte. boucher des trous, rapiécer, rabattre les ourlets sur mes franges. je dois quilter des couleurs, faire des maisons, des géométries variables, des figures.
la mienne quoi...
papiers pour la toilette intime, intime comme la pensée, la dernière mue des sens, cette sorte d'écume qui me pousse parmi, dans le carreau des (...)
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pour de faux
5 juillet 2014
cher homme- la pluie,
crois-moi je n'étais pas très propre hier, ce quand tu es arrivé. j'avais des traces partout, de la poussière, des souliers sales d'avoir bêché de sales souvenirs, des mains noires et des ongles à la lune.
j'ai juré quand je t'ai senti venir, j'ai sacré comme tu dis et que ça me fait bizarre de mettre la colère dans la bénédiction des dieux. je trouve la pluie froide même en été même en hiver parce qu'elle tombe du ciel (...)
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impasse
4 juillet 2014
Faudrait si peu. Ce n’est même pas loin, quelques brassées de ciel, vol d’oiseau, traversée sage d’un peu de forêt. Rien.
Pas loin,- pas assez loin ?-, pour ne pas y parvenir comme ça, en prenant l’air, en poussant sa chaussure, un pas, un pas… l’heure peut-être. Rien d’impossible.
C’est à portée de faire, de gestes, de mouvements. Il n’y aurait là aucun exploit ; c’est du simple, du facile, à la mesure de ma main tendue, d’une marche sans (...)
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couleurs
26 juin 2014
L'arc- en -ciel est un territoire assurément. Coincé entre deux méridiens de pluie. Lui sa réplique et la suivante encore... un territoire qui ne s'aborde jamais, un territoire inassouvi, comme un désir comme une tentative désespérée de possession. Toujours objet de conquête toujours rebelle indomptable. La lumière prend corps avant l'impact à terre, un monde hors sol poussé par le frémissement d'une averse.
Les peintres sont-ils des averses, (...)
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plumier
20 juin 2014
ouvrir le cuir, sa layette de petites possessions. des clous, du fil, du papier en chiffon. dégrafer son passé sur la table en écoutant craquer le vieux bouton pression... les battants fauves le plumier plein d'encre dispersée et ces prénoms écrits ces mots qui ne veulent plus rien dire. passer le doigt dans ces anneaux de peau tannée dans lesquels je glissais stylo et crayons. une bourse pour les études et que je couvrais déjà de rêve. (...)