extensions de lecture
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prendrons-nous dans le ventre ces rues noires...
28 mai 2016
prendrons-nous dans le ventre ces rues noires de Tunis
nos veines cisaillées administrées de haine
et cette peur odieuse de qui s'épèle autre
la prendrons -nous enfin à poings blanchis
une tranchée après l'autre jusqu'à ce qu'amour s'en suive
tu viens ton sang en bandoulière
et l'espoir sous nos pelles
enterré et funèbre
mourir deux fois ne semble pas de trop
prendrons-nous dans le ventre ces terreurs capitales
viscères égotistes (...)
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Nous sommes nos doigts de glace levés. Des...
26 mai 2016
Nous sommes nos doigts de glace levés.
Des buildings de verre, tours noyées sur des assiettes de lumière
Là-haut, des périphériques en fumée de havane font le tour de la question.
Sainteté de cigare en brume d’hermine et d’estompe.
Le secret fait des nœuds de varappe au bonheur, je chausse du 36 en dentelle.
Je ferme les yeux.
Dessous s’écoulent des lierres bleus, myosotis de passage.
Dans le futur, peut-être, il y aura des fleuves d’azur (...)
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bruits
24 mai 2016
j'essaie de ne pas affoler le silence.mon talon ne cesse de marteler une pièce sans usage.ce travail de ferrer l'inutile matière, comme si des sous d'acier trempaient dans des bulles d'air. ça éclate. on dirait un collier qui se casse.j'essaie de cueillir ces planètes de savon, glissantes, de la perlière de nos bruits.trésor qui survient et s'estompe d'on ne saura jamais où... c'est un vol, un buisson de bric et de crac. je suis au milieu (...)
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ennui
10 mai 2016
On pourrait se tenir aux fenêtres
S’y encadrer
Et demeurer
Comme en sa maison
Aux loges évadées
L’ennui décroche les volets
On baille de l’ombre en pluie d’échelles
On pourrait tenter nous aussi de labourer la lumière
Faire des sillons de jalousie dans la terre de notre chambre
Des copeaux d’air traversent et volent
Les fleurs décidément se lâchent
On suit leurs exodes nomades
L’attente pousse au galop des semaines
On passe la main
Dessous la (...)
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une main
28 avril 2016
je prends la main, ce jour devant s'éteint
il n'y a pas de suite
dans la paume droite la tâche nue du temps.
grand frère le soir, ouvre la nuit qui ne sait rien cacher de l'immense et qui pourtant se perd dans ma propre chambre
ouvre la forêt, les herses du secret
vois je tends l'impasse de quelques doigts de peur
il n'y a pas de suite
encore un rien de strass et de lumière
je cherche dans ces éclats qui coulent
où saisir une barque (...)
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Mécanique web poème.Moi aussi, écrire des...
26 avril 2016
Mécanique web poème.
Moi aussi, écrire des histoires de reconstruction humaine. Frankenstein, pantin recousu des rouages des autres. Je sortirais les clefs, les vis. Je boulonnerais les viscères essentiels, ponterais les cœurs. Greffes de boyaux sur des os d’acier, clampage de bras et de pas sur la route. N’est-ce pas cette nature parfois folle de la science qui cherche à déconstruire la vie pour la remonter ensuite contre le temps qui (...)
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certains soirs
20 avril 2016
Il ne faudrait croire des jours que les propos violents des ondes du boomerang, que le coup sur la nuque, que le plat de la main qui redresse l’écho, que le filet qui nous revient bredouille d’avoir traîné sous des jupes sans ciels.
Il ne faudrait voir des jours que leurs teints moricauds, que l’instant où confus ils fraudent avec la nuit, que ces mauvaises façons qu’on appelle manières, que l’orée de la bouche décervelant le fiel.
Il ne (...)
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Ce grain de pouls dans les salières, esquille...
13 avril 2016
Ce grain de pouls dans les salières, esquille de voix à l’os
Je porte sous le bras des fèves douloureuses, un jardin d’ovules au vol court.
Battre de l’aile ressemble désormais à ce petit pois de camphrier, une malle de voyages et ses boules de sauvetage. Je prie en bandoulière.
Je décompte les perles du boulier, je ne retiens rien. La mise et l’effacement.
Battre de l’aile, plugin corrompu des extensions de ciel. Le hoquet de l’oiseau reste (...)
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on peut parfois(quelque chose qu’on peut...
10 avril 2016
chercher refuge en quelqu'un, on peut parfois (chose difficile à avouer) dire presque dedans.
un autre qui serait un peu comme un antre, un ventre chaud et neuf. un autre comme une chambre définitive où l'on pourrait souffler, respirer, les bras déposés, les pas pareils, dénoués.
on vient là, en dedans, on se jette dans son intérieur par la porte qu'il ouvre. il ne sait pas qu'il fit office d'abri. on ne lui dit rien, on s'installe, (...)
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perversion
7 avril 2016
L’idée de tuer peut traverser l’esprit d’un enfant comme un éclat de verre. Comme on voit une ombre passer près du patio un jour d’été. Comme on croit que quelqu’un marche dans l’allée parce que les oiseaux se sont tus un instant. Comme un rêve encore à vif et qui disparaît aussitôt l’oeil ouvert. Il suffit d’un tel moment fragile, rapide, insaisissable pour que, jamais plus, ce ne soit comme avant. Et que c’en soit fait de la paix, de l’humanité (...)