nouvelle insomnie. éveil total, nerveux et aucun fonds de fatigue derrière, une absence à la place de la fatigue. l’esprit lui est actif, allié de ses contradictions qui ruinent la paisible mise en sommeil.
mettre ce je de côté. laisser venir d’autres choses moins autocentrées qui n’en seront pas moins personnelles pour autant. poursuivre ainsi .
il y a une boîte de fleur de sel sur mon bureau. gros bouchon de liège sur quelques cristaux. c’est si incongru et si parfaitement ça. le sel pour le goût, le sel pour les brûlures, le sel qui purifie et que l’on jette par-dessus l’épaule. ce que je tente d’écrire.
rassemblement des résidus de sueurs, - les temps et leur effort - et je vois surgir les caillots solides sous la plume alchimiste.
je réclamais qu’on regarde ma course. je ne le veux plus. les mots supportent mal cette vanité. ils sont plus laids alors que ces femmes refaites, que vieillesse escamotée dans les artifices de fils et de couture.
matin vrilles, liane, lierre, une espèce parasite qui grimpe et mord mon corps, mes épaules, serre le cou et envahit la tête.
j’accomplis le geste petit à petit qui m’isole encore plus. ne resteront sans doute doute qu’un ou deux amis, que ces îlots bizarres dans les bosquets d’épines, des fleurs parmi la guerre.
c’est l’envers du chemin qui ouvre ; accomplir celui qui écarte mon dedans jusqu’au site où dort ma propre mort attendant un baiser
chaque pas me déchire. ma vie n’en vaut pas la douleur, je l’ai ratée, ça c’est exemplaire. quitter la vie de famille croyant accéder à ma propre essence mais ne parvenant qu’à ma non- existence et encore ! ...je suis bel et bien échouée, valise tombée du wagon, une clef perdue, une graine sur le bitume.