dans la lune. c’est bien le siphon par lequel coule la nuit, filant de l’autre côté de la manche.
je glisse par l’échelle des nuages d’émail. entrelacs dans les feuilles.
oui. c’est par là que plongent les rêves et les anges à combattre.

il y a tant de bruits dans le silence. parfois celui-ci respire et se tient comme un voleur. parfois je crois qu’il glisse en pantoufles dans le couloir. et puis encore l’eau qui emplit les tuyaux, le départ d’un moteur ruant des fers, une respiration, la mienne.

ouvrir mes oreilles, géantes rhubarbes accueillant la pluie et le pas secret des insectes, paraboles vivantes travaillant à décrypter d’infrasons nervurant de beaucoup plus grandes histoires...
est-ce l’incroyable vide d’un son à un autre qui se fait passer pour le silence ?
est-ce cette distance insaisissable entre nos mouvements qui mime l’immobile ?
ne puis-je donc saisir que ce qui vibre à
ma fréquence , à mon propre geste ?

peut-être dans les arbres et les fleurs et l’herbe aussi, une action illisible encore.
le secret sera-t-il d’harmoniser nos séquences et de comprendre alors...?