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Parfois j’ai pensé que derrière la porte se...

mercredi 27 mars 2019, par Anna Jouy

Parfois j’ai pensé que derrière la porte se tenait une mort quêteuse, qui chanterait pour moi le mois de mai.
Une mort avec au cou des mains palmées serrant quelques algues sifflantes.
Je la voyais longer les crocus et les tas de sable, marquer son territoire, mesurer le reste de mon champ.
Oui, la mort pisse mieux que les chiens.
Elle a des os de pierre ponce, propres et savonneux avec ça, des doigts de chirurgien qui pressent mes poumons comme des éponges. Je la vois maintenant, dans le buis du cerveau, tailler des petits oiseaux pour le jardin d’hiver.
Derrière la porte, elle chante, elle tricote des chausse-trappes du gosier, sa sébile tendue pour mes quenottes en or.

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