Journal poétique / www.jouyanna.ch

famille

vendredi 12 juillet 2019, par Anna Jouy

nous fûmes sept
sept têtes, sept ventres
ce qu’il faut pour le silence
candélabre des âmes
bougies de poche à nos tables
dans nos bouches
la vergogne est tombée, graines de ricin
on a clos les lèvres
et le monde a déchiré nos anses, nos digues
pour nous rendre fous
sept
la première s’est tue comme un livre l’index, à revers d’eaux bénites
le deuxième s’est tu car il songeait que tous lui devaient la parole
le troisième a tenté d’en sortir, comme un insecte sous une lampe
la quatrième a choisi quelques chants et s’est bercée de l’air
le cinquième a torturé le corps muet. rien n’en est sorti
le sixième a trompé en renard le silence en codant ses mots
et moi , qui ne suis pas à ma place
j’ai lié connaissance : la cloche d’agonie, la plaine, le silence.

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