Journal poétique / www.jouyanna.ch

ici on peut attendre que s’essoufflent les...

mardi 9 juin 2020, par Anna Jouy

ici on peut attendre que s’essoufflent les vagues grises du ciel, que le piano étreigne d’un baiser son ultime note, qu’il y ait au fond de ma cage un petit clou amoindri dans l’os, que je sente chaque mot gratter ma gorge pour dire plus serré plus tendu.
ici on peut attendre. on a le cul large à l’épousée du siège, la patience d’encre glissant sur le cahier, le silence long, pesant ou parfois léger selon l’oiseau qui passe et revient encore, visiteur inespéré.
ici on peut prendre le temps comme un fil à coudre à broder, faire des ellipses de coton merisé, très pâle, à peine rosé, un fil de vie qu’on va ensanglanter pour le charme d’une pivoine éclatée du bord des lèvres au coin d’un mouchoir

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