maison dans un nid de végétation. des arbres une haie vive, des troènes qui ont grandi... une végétation qu’il faudrait tailler, rabattre.
je n’ai pas la force qu’il faudrait pour utiliser la grosse tronçonneuse. ni la force ni l’audace. cet outil me fait peur. je me suis dit que ce serait à faire ce prochain printemps quand la sève sera descendue et que le froid aura endormi branches et troncs.
mais ce jour, tout autour, je suis cernée par un bruit infernal de scies et de débroussailleuses. mes voisins m’encerclent avec leurs outils, leurs machines. sectionnant par-ci tranchant par- là... je suis dans un film gore. je les vois, les entends surtout, menaçant et s’acharnant sur nos frontières communes. mes arbustes débordant un peu sur leurs lopins, ils me marquent ainsi leur désapprobation.
je reste à l’intérieur de crainte de me sentir prise entre le marteau et l’enclume, entre les serres du voisin de gauche et celles du voisin de droite, cisaillée à bras raccourcis
je pensais attendre.

va-t-il falloir engager un jardinier cet automne pour recoiffer tout ce vert destiné de toutes façons à s’en aller ?