quelque chose de triste accompagne les rencontres, une impression de voir s’envoler des rêveries, des fictions et de mettre les attentes dans des cadres neufs.

les gens ne sont guère ce qu’ils offrent, décalés eux aussi, comme soudain dépliés, dans un cahier autre.
roman retaillé dans le réel, avec des traces de cambouis.
il faut tirer le doigt sur les traces. estompe des amitiés diluant l’éphéméride et ses feuilles mortes, tombes de vent.
quelque chose comme des restes entre les lèvres, fonte des cachous avec de la neige carbonique. l’esprit des papilles est un peu avide, un peu dispersé dans les fragiles remous des salives.
on cherche à retenir son souffle. on désespère de chaque rencontre, c’est de l’ombre qui tourne sans fin dans ma bouche et s’effiloche au détour de la rue.
oubli ensuite touillé à la petite cuillère, un argent sans histoire dont je ne cesse de sucer lentement les restes sucrés