aphonique lumière. le ciel chante en marge. je suis à l’intérieur, dans la poignée de notes d’une toux blanche.
soin de l’écrit, malade de l’écrit.

embaumée de cachous et de vanilles bourbon. "médiquée", disent-ils quand ils ont fort à faire avec ma folie.

comment soigner le mal de dire quand il faut user du convertisseur clavier ? une colère sourde peut-elle s’essaimer de touche en touche, du bout des doigts alors qu’entre les mains, ce n’est qu’un canon scié, une dégoupillée de morts et de mots.

me voilà à mettre la fureur dans le hachoir alphabétique, à l’entendre péter dans la soie bakélite.
en cul de poule ma rage, mon impuissance, ma révolte !

quel condensé parfait de bonne éducation ce qwertzuiop, de bienséance, métaphore exacte de ce qui doit, sans rémission sans guérison, toujours transiter longuement dans mes veines avant de devenir salive, puis codage—comprenne qui voudra- avant de glisser lisse et méticuleux sur le blanc de la toile.

j’étrille au dispositif à touches alphanumériques mon extrême tension.

que sentez-vous encore de dur ?