Poindre dans l’arrière sommeil
Moi, l’autre déserté
Vêtus de parures
D’ossements de givre
Dans le froid nous sommes suspendus
Un ruisseau va chanter
Dagues de grâces menaçant le cœur et la tête
En fonte perdue
Lente érosion de nos paumes gravant des fleuves
C’est ainsi
Abrutis poignards chutant vaincus
Retournons à l’état juste
D’eau et de salive
Parle amour pris
Dénonce les oraisons
Sans miracle
L’hiver n’est qu’une saison de soleil neuf
J’apprends
Je mue
Et l’onde qui me rampe
Cosmique abri de lait
Émonde l’horloge d’amande
Vers de fruit
Énoncés sous la langue
Croupés sauts de parole
Me comprends-tu
Idiomes hoquetant de l’eau qui fuit
Du chenal du chéneau
Du caniveau dur des trottoirs délicieux
Je mue comme un voyage
Tu voyages souquant la mue
Des morces de neige entre nos bouches
Il fera froid longuement
Pluie inexorable
J’essuie nos lois
Cellophanes lisses
Le temps a été peigné
D’un coup de vent et de sens