encore l’escalier vierge de la nuit, jungle dissoute des rampes, petit à petit.
je tâte le mur. j’évalue l’espace, le clos intérieur. la maison parce qu’étroite n’en est plus que haute et puis profonde aussi.
je garde dans le cellier les fruits du commerce de ma chair, les avantages riches, les lipides de la vie. il y a parmi toute cette richesses des regards sublimes et brillants, collection de précieux. et puis les saveurs de quelques êtres qui sont la belle part de mes émois. même achevés fantomatiques, ils me nourrissent encore et font à ma demeure son sédiment de racines.
et puis cette chambre vestibule, comme une salle d’attente, le sas bruyant d’une gare où temps traverse et rien ne s’attarde, le boucan de l’existence.
je peux grimper ensuite vers des zones essoufflées où je boutique avec la tête, les imaginaires, les pièces d’un puzzle sans fin,

mais sous le toit, la chambre du portrait, où je me tiens, figée sur une toile nue face au fauteuil rouge où m’observe l’être poème.

illustration http://andrela107.wordpress.com/2010/11/07/photos-drole-insolite-et-bizarre-7/maison-dans-arbre/