Journal poétique / www.jouyanna.ch

Viamor

jeudi 28 novembre 2019, par Anna Jouy

La mer blanche que j’ai dans la tête, l’écume n’y est pour rien. C’est la carence, qui est une matière qui flotte, dessus.
On ne mélange pas l’huile et l’eau. J’existe, aussi morte que possible. La mort n’est pas que cet instant définitif, c’est cette déficience ; les ratées de l’amour.
L’huile épaisse englue et retient la lumière, couleur de rien. Dessous il reste l’eau, le croupis irrespirable, ce que lentement j’oublie.
Les gestes tendres, l’enveloppement, l’autre.
On m’abreuve de sagesse, de force. Oh ! que oui, je tiens debout, oh ! que oui je suis sage : je ne brasse pas les liquides. Je reste tranquille, un moine assis qui s’adonne au silence
Sur la mer blanche de la tête, des gens naviguent. Ils comptent les fils de la mort de chaque vague. Ils pensent que je suis la Pacifique des étangs. Dedans, dessous la couverture, incognito, la nappe phréatique de l’amour s’asphyxie.
Et je prie qu’on me rase, qu’on me trépane enfin

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