l’inspiration...mis à part ce côté thoracique, pas grand-chose.
parfois un mot, une tournure de phrase et cela pourrait venir...
venir ? pas sûre non plus que ce soit exact.
ce serait plutôt comme une chute dedans, le retour au boyau de la parole, un point de naissance bien serré dans lequel une forme de glu, un apprêt, un enduit me conduit à pousser. spasmes souvent, travaillant des états qui sont ignorés la plupart du temps. je me découvre des muscles intérieurs, peut-être, des corpus striés qui actionnent une sorte de chaîne de production, me découvre un ventre envers dont la musculature tend, retend, contorsionne la parole. usine à fond.
ce que je laisse sur le papier n’est pas grand-chose, une sorte de bogue qui échoue. l’essentiel de la fabrique sert à nourrir la fabrique. je livre enfin.

l’aube est l’heure de pointe , le meilleur rendement, lieu encore avide. rien personne. la conscience simplement que la machine est huilée, que l’expérience de la chute dans le puits mystérieux, la re-naissance, est à faire à nouveau et que, foison ou désert, le ventre va me faire vivre.