toujours cette longue veille parmi les plaintes, flagelles humaines, flagelles fantômes, le boitier du néon de la salle de bain craque sans fin la misère de mourir.

les morts d’ici ont trop de choses à dire. j’entends la langue rauque des usures de la tombe. cette sempiternelle oraison : qu’il est temps pour eux de rompre, qu’un voyage perd patience en mes terres.

je veille, je brûle, je change les papiers d’Arménie. je fais ma pratique zoulou, les danses incantatoires du matin interpellant la caravane des nuées.

partir me dépiaute de son cri de pvc retournant à l’ état dur après dilatation
les lignes entrecroisées, le coeur Playtex, tout me serre ici dans l’amarrage de glaise de la naissance. il me tarde de changer la diapositive ripolinée de la mer de tranquillité où je crèche.
partir, chercher l’espace.

que celui qui n’a jamais voyagé me jette la première pierre