Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 69

mercredi 9 octobre 2013, par Anna Jouy

sous le coude
mise bas du premier meurtre des lumières. le sommeil est mort d’une chute de cheval, le cuir et les lanières sciés par une lime râpeuse.
j’étreins la fuite, grimpée comme un haricot géant par-dessus les ogres de chaque nuit et maintiens, de l’élan et de force, les sauts et rebonds de nuages. on voit bien ainsi que le pucier a été secoué, que c’est aux échasses que se gagne le prix du stade.

me sens laborieuse, alarmée de crocs pour affronter le juste retour de mes yeux. leur destitution, sans cesse remise à l’agenda, laisse aller et venir des zones riches où prolifèrent des monnaies trépidantes. richesses et dettes du jeu de roulette.
la bille me charrie de case en case, - je rêve-, et je reviens avec des jetons d’encre à glisser dans un coffre au souffle trop lourd pour les humains
(trouve dur de vivre malgré moi)
je me demande si ce n’est pas de chercher ainsi à apprivoiser la défaite et le meurtre ?

a capella solitaire. en tant que continentale aride, c’est sous l’eau, dans les sédiments infra-aquatiques que je tente de faire pousser mon écot. l’idée de semer un caillou dans un terrain vague a depuis longtemps germé en moi. toutes les vrilles des plantes grimpantes ne sont que pure coïncidence. illusion.
mourir noyée est ma hantise suprême, comme le rendez-vous de ma raison de vivre avec ma raison de mourir. pourvu cependant qu’un chant de sirène...


illustration le sommeil Rodin terre cuite

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